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F rimaire
r Si les squelettes arides et les débris dégradés
d’animaux terrestres s’offrent sur quelqu’autre
• p o in t , nous y rechercherons les os de nos premiers
aïeux et des animaux analogues à ceux
qui vivent autour de nous $ mais lorsque surpris
de ne rie» voir de pareil aux êtres contemporains,
nous në rencontrerons que des restes
gigantesques dé créatures énormes dont il
n ’existe plus, de souvenir, nous serons portés
à croire qu’avant les créatures actuelles , qu’avant
les races maintenant existantes, existaient
d’autres créatures monstrueuses, d’autres races
puissantes , qui ont fini à mesure que notre
planète vieillie a.manqué de forces pour les
perpétuer. Ces races ont fait place :à des. générations
plus faibles, dont la triste condition est
d ’attéster la caducité du globe.
Si des chaînes montueuses couronnent les
plaines et les collines où nous n’avons, vu que
des substances autrefois, animées , et si des
noyaux granitiques, que des neiges éternelles
. semblent vouloir dérober à nos regards, couronnent
ces chaînes imposantes , nous contemplerons
la majesté du spectacle j et promenant
nos regards sur lës sommets bleuâtres qui ,
s’effaçant à l ’horizon, ressemblent aux vagues
de la m e r , nous examinerons leur direction,
leurs
leurs anastomoses, leurs gorges, les vallons “*1
qui les coupent, les torrens qui les déchirent, . *
l ’étendue et la hauteur des plateaux qui les maire*
couronnent.
Dans les substances dont ces monts, appelés
p r im itifs , sont formés, nous ne rencontrerons
rien qui ait vécu. Si des lits calcaires, ou si des
sédimens déposés par les eaux se présentent
çà et là à différentes hauteurs, on reconnaît
aisément que le fluide, par lequel ces couche#
furent abandonnées, n ’entra pour rien dans
l ’organisation du noyau intérieur. L a composition
de ces vieux ossemens de notre planète
porte un caractère de solidité et de cohérence
que n’ont pas les autres parties de la terre.
T out ce qu’o n y vo it, étroitement uni par des
„substances d’une nature particulière, semble
indiquer une origine bien différente du reste
des productions du globe qui sont le résultat
de la succession de ses habitans.
Cependant, malgré que l’eau ne paraisse
avoir entré pour rien dans la création des
substànces primitives, la disposition et les ae-
cidens des chaînes que composent intérieurement
ces substances, n’indiquent pas moins
que les vagues ont autrefois battu les crêtes
des monts les plus, eleves, et que les courans
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