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1 ' leur tems, il fallait avoir vu des choses extraor—
Prairial ^na^res ’ e *-coum de grands risques pour intéresser
;de simples observations , dictées par Un
esprit philosophique, n’eussent amusé ou intéressé
personne j quand on n’était pas dans le
danger de devenir le repas des anthropophages,
ou la proie des animaux féroces, qu’on avait
échappé à trois ou quatre tempêtes, il fallait
bien au retour un rocher tout prêt à vous
b r is e r , ou des sirtes qui menaçaient de vous
engloutir.
Quelques personnes ont pensé que les Portugais
sur-tout avaient marqué des écueils sur
les cartes , afin de dégoûter le reste des Européens
d’aller courir les mers, pour puiser l ’opulence
aux mêmes sources qu’eux. Il se peut
donc que la cupidité, si propre * aux peuples
purement navigateurs, ait été le motif des
craintes qu’on cherchait à faire naître chez tous
ceux qui auraient voulu entreprendre des voyages
de long cours.
Cependant je ne suis pas éloigné de croire
qu’il ¡n’ait existé autrefois plus de vigies qu’il
n ’en existe aujourd’hui ; le tems, le choc des vagues,
tout contribue à les détruire ; îeur nombre
doit diminuer, et s i, comme nous avons cherché
à l ’établir ailleurs (j), les archipels
l ’Océan sont des débris d’un continent perdu, prajr;ai
les écueils semés dans ces parages, furent p ro bablement
très-nombreux, dans les siècles qui
suivent de plus près la destruction de la terre
submergée.
Le 28 et le 29 prairial, j’aperçus encore des
poissons volans ; nous approchions des Açores
que le capitaine voulait reconnaître.
L e tems était triste . sombre, et frais de - Mes- 7 siaor.
puis les derniers jours de floréal ; il le devint |
encore davantage jusqu’au 3 messidor. L a 3.
mer était très-dure, et le roulis si fo r t , que
plusieurs personnes en eurent le mal de mer.
L e 4 , le tems s’étant un peu éclairci, on 4.
distingua vers six heures l ’île de Flore , la plus
occidentale des Açores ; elle paraissait assez
élevée, et fuyait du nord au sud (2). Peu
après, on aperçut C o rv o , qui est à peu près
par la même longitude que F lo re , mais plus,
septentrionale.
Corvo, bien moins considérable que l ’île voisine,
avait l ’air d’un rocher (3). Cependant les
(r) Essai sur les Iles Fortunées. ( Chap. V i l . )
(2) Pl. L U I ; fig. 3.
(3) Pl. L IJ I , fig. 4.