démêler la confusion, je reconnus, d is - je ,
qu’il en était qui portaient un certain caractère
. de grandeur et de réalité, et qu’elles méritaient
que je m’en occupasse.
Du projet conçu d’expliquer la formation
de l’île de Mascareigne, naquirent des conjectures
sur l’origine de notre planète entière ;
origine dont l’histoire est étroitement liée à
mon su je t, puisque je dois décrire ici l’effet
des grandes secousses volcaniques, et que ee
sont les volcans dont le rôle est si important
sur le g lo b e , qui ont peut-être contribué à
élever au-dessus des mers les continens qu’ils
détruiront sans doute un jour par un incendie
pniversel.
Pour remonter à l ’instant où les feux souterrains
poussèrent à la surface de la terre les
îles et les continens qui s’y remarquent, il
.faut s ’égarer à .s a su rfa ce , la parcourir au
hasard et dans tous les sens 1 il faut porter le
flambeau de l ’observation depuis le fond des
.abîmes jusqu’au faîte brumeux des montagnes ;
passer de la zone ardente où l a , trop grande
quantité de chaleur semble user la vie en lui
donnant plus de ressort, jusqu’aux zones glaciales
où l’abaence de cette chaleur créatrice
semble avoir pour toujours fixé le silence et
\ *27 )
îa .m o r t; comparer les déserts qui refusent —
de reconnaître notre jo u g , ou qui l ’ont secoué
en se dépouillant de leur antique fertilité , aux
contrées tributaires des caprices de l ’homme
qui en altère et en modifie la surface. Il faut
siir-tout observer quels sont les décris sur lesquels
on voyage ; car, pour imprimer a aes créatures
la conviction de leur fragilité, la nature
les'condamne à ne marcher que sur des débris
dont tous les jours elles augmentent la masse.
Si des fragmens de coquilles, des restes de
poissons, des ossemens de cétacés , des dépouillés
de lytopbites, en un mot, des dépôts
marins composent le sol du premier lieu ou
nous arriverons, nous examinerons là direction
de Ces dépôts, leur/étendue, leur épaisseur,
leur profondeur , relativement à ce qui les
environne, leur élévation et leur distance à
l ’égard dé l ’élément où naquirent, où vécurent,
peut-être même, où finirent tant d’êtres dont
les restes sont mêlés confusément.
Ici nous serons près de conclure que notre
planète / sortie du sein des eaux , a long-tems
vu les vagues sé balancer à sa surface , et
qu’aucunë autre créature que celles que nourrissent
les ilôts amers, ne pouvait habiter dans
son étendue.