sstes— qu’on y avait déposés. Cette grotte funéraire
avait quelque chose d imposant, et qui provo-
maire, quait un respect religieux ; des dunes peu élevées
en fermaient presque l ’entrée : il y régnait un
jou r mélancolique, dont l ’idée et la présence
de la mort augmentaient la tristesse^
Je reconnus en grattant au pied des murs de
la grotte, que le lit basaltique dans lequel clip
était creusée, reposait sur une couche.de galets
évidemment roulés , mais aglutines en une seule
pierre , par une pâte qui doit être due à des
charrois pluviaux. V oilà depuis la superficie de
l ’île jusque dans ses racines, des couches alternativement
créées par ,1e feu des volcans, ou
par les eaux du ciel. Quelle.antiquité effrayante
attestent de pareils monumens dans un lieu quj
doit être si moderne relativement aux deux tiers
du globe ! -, ... , . . . ,r,
L a seconde caverpe. .où. nçus entrâmes es t
rapprochée du quartier ; elle est b.ien plus vaste
et très-élqvçe ; il en exi&tçd’autres4qù, nous ne
pénétrâmes pas, et que des,dunes amoncelées
par les v^nts, au pied du rempart ne tarderont
pas à obstruer. ^ ^ » „ lnnt
On a co n s tru it, au-devant de fa grande caverne,
des baragos en pierres sèches, parce que
l ’on s’en sert comme d’un étable pour mettre
des
dés boeufs. L e capillaire à fe u ille s de coriari- x*
dre (i) croissait aux environs, et des pigeons fri-
saüvages nichaient dans les trous voisins.
C ’est ici que j ’observai par moi-même la
Substance singulière dont JouVancourt m’avait
rapporté des échantillons quand il pénétra dans
le trou à Delcy (2) ; elle tapissait toute la voûte
de la grotte; sa partie extérieure humide, mollasse
, et verdâtre avait dü rapport avec certaines
fongosités ; intérieurement elle devenait
blanchâtre et cpirime du suif: souvent elle avait
tin pouce d’épaisseur ; alors tout ce qui était
adhérent au ro ch e r , paraissait d u r , friable, et
d’une consistance tellement semblable à certaines
pierres crétacées, que les personnes les
plus exercées n’hésiteront pas à en rapporter
les morceaux détachés au règne minéral
(3).
Non loin de l’hôpital existe un petit bâssiii
au pied du ^rempart ; les eaux qui l ’alimentent
sortent, comme aux cascades, du sein même des
rochers ; un antre humide et mystérieux lui
forme un prolongement souterrain que divers
(1) A diantum capillus Vèneris. L'*
(2) Voyez Ghâp. X Y I , pi 33i ,
(3) Un premier essai sur l’analyse de Cette produe-
IIÎi p