A n X.
F ri-
Biaire.
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‘prirent qu’ils avaient vu passer nos gens à la
pointe du jour. Un de ces noirs s’étant levé>
ine désigna du doigt un lieu où Cochinard avait
prévu que je m’arrêterais (1) ; en effet, c ’était la
rive gauche,coupée perpendiculairement, d ’une
ravine à sec. Cette riye paraissait composée de
deux couches de laves très-distinctes et stratifiées.
L a couche inférieure avait au moins deux
toises d’épaisseur ; et la supérieure, deux pieds
tout nu plus. Venait ensuite le sol composé de
galets épars. Quand j ’examinai de près ces.
couches, je crus reconnaître qu’elles n’étaient
pas dues au vomissement d’un cratère, et que
bien que volcaniques , elles étaient très-différentes
de tout ce que j ’avais vu jusqu’ici. Des
fragmens basaltiques roulé s , et des laves de
tonte espèce entraient dans leur composition.
Ces débris paraissaient avoir été emmenés et
déposés par les eau x , avec un sable volcanique,
qui, remplissant leurs interstices, s’était
pétrifié avpc eux de manière à former une sorte
de hrèche très^remarquable, et dont on trouve
de pareilles à Ténériffe.
( i ) P L L I . R é p a r t d e la rivière A b o rd .
r .... - — - - - -
Avant d’arriver à la rivière de Saint-Etienne , ~ j A n X
nous traversâmes plusieurs antres Favities ’¿e*
ches plus ou moins considérables, et qui étaient maire
les embouchures de ces divers torrens dont
nous avons vu les origines en allant au Piton
de Villers.
Ici le sol Formé par les dépôts des eaux pluviales
, et aux dépens des petites supérieures,
me rappelait celui des alentours de la rivière dè
l ’Est. Pour la rivière de Saint-Étiètinë , son lit
était immetisé , semé de blocè foulés èt dè
roches confuses, entre lesquelles une onde impétueuse
s’échappait par divers fcatiaux;
Les Salazes ne paraissaient plus , la vue dés
monts de l ’entrè-deux allait bientôt nous êtré
ôtée, ét les pentes méridionales, dont le Bénard
est le sommet, nous présentaient un
nouveau paysage. L a scètie était toiit-à-fait
changée; le canton de l’île où nous arrivions
n’avait plus de rapport avec le quartier riant
qu’on nomme partie du Ver it) tout y était
moins gai ; mais là nature dépouillée n’y avait
cependant plus cette physionomie sévère qüë
nous étions habitués à lui Voir depuis Sainte-
Rose : c’était qüelque chose qui tenait le miliétt
entre l ’abondance et la stérilité. Je n’éprouvais
pas , en promenant mes regards sur le pays ,