A n X.
Floréal*
L ’Ascension est une île volcanique ; elle est
composée de plusieurs hauteurs et pitons, qui
paraissent appartenir à une seule montagne ,
à-peu-près conique, dont le centre me parut
être de la même hauteur que le Pouce de l’île
Maurice. A la distance où j’étais de l’île, je ne
pus distinguer que la teinte diaprée de rouge
et de noir de ses pentes brûlées. Il paraît qu’en
plusieurs endroits, ses côtes sont à p ic , et
coupées comme celles de Sainte-Hélène , auxquelles
un marin de notre bord, qui y a débarqué
, les comparait.
En quelques endroits, il y a une sorte de
plage. L ’île étant absolument déserte , offre
un asile aux tortues , qui y viennent en quantité
pour y faire leur ponte. La manière dont
quelques marins vont les y prendre est asez connue;
on profite de l’instant où elles sortent de
l ’eau pour venir confier leurs oeufs au sable du
rivage ; on se jette dessus, et on les retourne. Dès
quelles sont ainsi sur le dos , elles ne peuvent
plus se remettre sur leurs pattes, etonleslaisse
dans cette position , jusqu’à ce qu’on vienne les
recueillir, après en avoir pris une quantité suffisante.
L ’Ascension est aride et dépouillée ; sa flore
n’est 3 d it-on, composée que de trois végétaux.
I l
Il serait maintenant curieux d’observer si l’on
n’en trouvera pas de nouveau de tems en tems, Aw x-
et à quelles familles ils appartiendront. Floréal.
Le défaut de source est probablement la
cause que personne n’a songé à faire le moindre
établissement, sur une. île où beaucoup de
navires ont touche , et touchent encore.
C’était autrefois l’usage, quand des marins
s arrêtaient a l’Ascension, pour y pêcher , y
tuer des oiseaux, ou y prendre des tortues ,
<1 y laisser une bouteille bien bouchée j et en
evidence, dans laquelle étaient contenues des
lettres , que les personnes qui trouvaient la
bouteille .se chargeaient de remettre, si elles
allaient dans le pays que désignait l’adresse.
Une quantité prodigieuse d’oiseaux de mer
habitent 1 de pendant le tems des amours, ou
s’y réfugient durant la nuit, lorsque les soins
qu’ils donnent à leur progéniture ne les y '
retiennent pas continuellement. Le nombrépro-
digieux de mouettes, de/oms, et de goëlans
nous rappela qu’en arrivant à Sainte-Hélène
qu’en quittant ce pays, nous n’avions vu aucun
oiseau sur ses côtes. Sans doute les hommes
les ont chassés du sol dont ils furent les
premiers possesseurs ; ils sont venus partager
avec les autres animaux de leur espèce les
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