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A n x. a^ondans, accompagnés de hoquets, étaient Ié«î
•Tloréai. seLds signes de vie qu’ il donnât encore.
L es passagers français prirent le plus v if inté*
ret a l’état du malheureux qu’on venait de sauv
e r , et lui prodiguèrent tous les soins imaginables,
tandis que ses compatriotes ne s’en inquiétèrent
pas du tout. L e capitaine à qui je disais
mon avis sur son indifférence, me répondit d’un
sang-froid glacial et en baragouin qui ressemblait
un peu à du français : J e l’a i sa u v e , qu 'il
s s guérissei Ce mot peint les gens du nord;
mais une circonstance révoltante caractérisa
encore mieux alors ces Hambourgeois calculateurs
qui ; au flegme qu’ils tiennent du climat
où ils habitent,’ joignent la parcimonie des
hommes dont toutes les idées sont absolument
tournées vers le négoce.
Dans l ’instant où le matelot qui avait vu le
docteur descendre en-dehors du navire , s ’écria :
Un homme à la mer ! me trouvant à portée
d ’une grande cage , qui pouvait contenir encore
cinq ou six poules, mon premier mouvement
fût de la jeter à l ’eau : elle ne tomba pas
à plus de dix brasses du chirurgien ; s’il n’ëût
pas perdu la tête, ou qu’il eût distingué Te
mouvement et la chute, il lui aurait été aisé
de saisir le sauvetage, et d ’attendre dessus
les secours qu’on allait lui apporter. L e subré-
cargue, qui était un jeune homme de vingt-
huit ans, frais et g ras, m’ayant vu jeter la cage,
s’approcha de moi comme si nous étions dans
une circonstance ordinaire, et me dit d’ün air
calme : « Parce que le docteur se n o ie , est-ce
» une raison pour noyer les poules? il fal—
xi lait les tirer avant de je te r -la cage. Vous
» vous exposez à n’en plus avoir tous les jours
)> à dîner ».
Deux ou trois jours furent nécessaires au chirurgien
pour rétablir sa santé, mais sa raison
demeura un peu altérée pendant le reste du
yoyage. Il faisait des rêves pénibles toutes les
nuits. Je ne sais s’il aura depuis recouvré son
bon sens et sa tranquillité.
Les premiers jours de prairial furent gêné- prairia
ralement chauds, et le tems fut variable. L a
sérénité du ciel était souvent troublée par dès
orages qui se terminaient par des pluies extrêmement
abondantes.
L e i 3 , à peu près vers le tropique du Capricorne
, et par 35 degrés à l ’ouest de P a r is ,
je commençai à reconnaître- çà et la autour dix
vaisseau,piè ces paquets nageant à la surface
de la mer. Les Portugais les appellent sargasser,
et les Français, raisin du tropique. Ce sont