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■£ ¿es profits, en raison des moyens qu’il pourré
Plu- consacrer a ce négoce. On voit par - là que les
pose, puissances les plus riches en hommes et en
vaisseaux, retireront le plus d’avantages de là
liberté de l’Inde j et l’État qui sera alors le plus
riche en matelots et en marine, devra être évidemment
celui dont les forces auront suffi pour
détourner les sources de la prospérité britan-«
nique.
C ’est une sorte d’adage cité habituellement
dans l ’Inde, que le coeur de l ’Angleterre est
dans le Bengale, et le cerveau en Europe. Jamais
cerveau ne fut plus faible , jamais coeur
ne fut le centre d’une circulation aussi prodigieuse.
A cet égard, l’Empire britannique ressemble
aux animaux qui , ayant plusieurs sièges
principaux de la vie , n’en sont pas moins facile
s à détruire , parce qu’on leur fait un mal
sans remède , soit qu’on les frappe au coeur ,
soit qu’on les atteigne à la tête.,
H paraît que la guerre actuelle est toute dirigée
vers la tête de la Grande-Bretagne. L a
bonne volonté des troupes et la capacité de leurs
chefs promettent la réussite d’un des projets
les plus brillans et les plus hardis qui aient jamais
été conçus. Mais si par hasard la France,
adoptant un autre plan, voulait atteindre l’An*
‘gleterre dans le Bengale, il faudrait chercher un ^ x '
tout autre genre d’exploit, renoncer à ces coups
d’é c la t, à ces irruptions dans les possessions -viôse,
asiatiques j il faudrait faire la guerre comme un
F ab iu s , presqu’à coup sûr et en temporisant :
ce moyen serait aisé j et s i , par des événe-
mens qui ne sont pas probables , il n’avait
pas une pleine réussite ( celle de chasser les A n glais
de l’Inde ) , il n’en résulterait pas moins
leur affaiblissement éternel, la liberté des mers
et de grands avantages pour nous par les é ta -
blissemens qu’il nous aurait fallu fa ir e , et q u i,
p a r la suite, tiendraient les Angla?s°én respect.
L a première condition des succès durables
dans l ’Inde étant de ne pas demeurer dans son
étendue sur un pied de guerre, également ru ineux
pour le peuple guerrier et pour celui chez
lequel on se trouve, il faudrait se hâter d’abandonner
les comptoirs et les possessions que la
France avoit si mal choisis sur la terre-ferme.
Ces possessions ouvertes par - to u t , faciles a
fo rc e r , ont toujours été un objet de dépense
pour le gouvernement et de risée pour les en'
nemis.
Il faudrait, comme cela arrive après une
guerre longue et désavantageuse dans laquelle
on ne peut plus tenir une offensive mal coin