1 ^ Ne nous laissons pas emporter aux idées
* que nous suggèrent les régions où nous sommes
*na!re. parvenus ; bornons - nous à développer nos
idées sur la formation de l ’île que nous avons
parcourue. Dans ce point du g lo b e , la mer
balançait encore ses îlots imp étu eux, que la
moitié du monde était sortie de ses propres
abîmes. Déjà des torjrens sillonnaient d’antiques
montagnes et entraînaient çle leurs sommets
' des débris destinés à augmenter l ’A fr iq u e ,
l ’Europe et l’A s ie , que Bourbon n ’était pa8
encore sortie du sein des eaux. Nous allons
faire voir tout-à-l’heure que tout, dans cette
Me, moderne en comparaison de l ’ancien çonti-
n en t , tout porte une teinte de jeunesse et de
nouveauté que l ’on ne retrouve, que dans quelques
autres îles formées aussi dans ces dernier»
âges. , •
Cependant le grand incendie souterrain manifestait
son existence sur les points les plus
opposés de la terre ; il s’ouvrait des soupiraux
depuis le fond de l’Qcéan jusque sur la cime
des Andes étonnées de voir des feux s’échapper
d ’entre leurs éternelles glaces ; e t , sur tous ces
points éloignés, toutes les éruptions vomissaient,
parmi les laves qui leur étaient propres,
des substances pareille s, lesquelles devaient
par
par conséquent venir des mêmes réservoirs.
JVÎascareigne fut originairement un de ces Fr;_
soupiraux élevés dans l’empire de Neptune. a>wr*'!
Des basaltes pareils à ceux du P é ro u , de l’Islande
, des Iles Britanniques, de l ’Auvergne,
de la S ic ile , de la S a x e , des Canaries , de
l ’A ra ra t, etc. en furent les premières réjee—
lions, que la chrysolite des volcans, lapyroxène
et d’autres substances venues des mêmes profondeurs,
ne manquèrent pas d^ccompagner.
Comme les granits sont aussi du noyau du
globe, ce qui n’en a pas été repoussé dans la
formation des pontinens, doit en jaillir dans
les éruptions assez considérables pour jeter
les fondemens d’une île telle que Bourbon £
aussi avons-nous vu qu’à la racine des Salazës
on trouvait des rochers granitiques souvent
empâtés dans les laves (i).
Quand les granits et les basaltes fondamentaux
du pays formèrent un écueil au lieu où
se voit Mascareigne , et qu’un cratère brûlant
au centre ne cessa d’augmenter par ses vomis-
semens l’ étendue de l ’île nouvelle, alors se
superposèrent des couches de scories, de pouzzolanes
et d ’autres matières volcaniques , qui
(i) Chap. IX , p. 35.
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