An x; ^ seP* heures elle ressemblait à une nue»
Veu- bleuâtre. J© distinguai cependant bien les formes
iase* ¿ u p a y s j je pus jüger alors que le volcan était
lïn peu plus-bas que le gros Morne 3 et absolu—
Jïienf au niveau du Benard. L a coupée de ce
dernier, autrement dite laf e n ê t r e d e l à r iv i è r e
de S k ~ E t i é n n e , 1 semblait énorme ; l ’arête qui
supporte les Salazes, paraissait au niveau de
la plaine des. Cafres , dont on voyait, à peine le»
principaux pitons.
L e reste du • jour fut très-ebaud et assez
calme ; la nier clapoteuse ne causait qu’un léger
roulis.- r. * ;
Comme nous nous promenions l ’après-dîné
sur le gaillard d’arriere, on vit au sillage deux
requins (1) qui paraissaient d’assez belle taille ;
l ’un d’eux était précédé d’un petit pilote (a)
très-élégamment zoné, et qui nageait si près de
son museau, qu’il disparaissait souvent sôus sa
tete. C ’est u n conte des gens de mer, que le
Te (juin, conforme de maniéré à ne pouvoir
manger ce qu’il vo it, ou voir ce qu’il m ange, a
besoin d ’etre guidé pour happer sa p ro ie , et
qu’il choisit un petit poisson pour conducteur*
(1) Squalus carcharias. L.
(2) Gasteresteus ductor, L»
Cette idée doit être venue, de ce que dans le ^ ^
monde on est habitué à voir les grands ne
ménager les petits que lorsqu’ils en ont un b e - tose*
soin réel.
L ’autre requin voyageait avec un rèmore (1)
d’un pied de long environ. Celui-ci se cramponnait
souvent sur le corps de son compagnon,
et se reposait sans doute ainsi, en continuant
de faire route. Il paraît que plusieurs
petits poissons carnassiers suivent les tigres
de la mer, et que n’étant pas assez forts pour
attaquer leur p ro ie , ils profitent des frêles débris
qui échappent d’entre les dents de leur
protecteur.
Nous jetâmes à la traîne un gros haim enveloppé
d’un morceau de viande, et bientôt le
requ in, que suivait le rèmore , vint y mordre
avec rage ; il manqua plusieurs fois son cou p ,
se déchira même; e t, par une gloutonnerie inconcevable,
finitpar avaler l ’appât dont il eût dû
connaître le danger dès sa première tentative.
Onhala à bord le requin accroché, et quand
il fut étendu sur le pont on lui trouva six pieds
et demi. Il fallut l ’assommer avec un ansp ec,
tant il se débattait et donnait des coups de queue.
(1) Echeneiÿ rémora, L.