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1 6 2 ORGANISATION DES REFTITBS.
ce qu'on en connaît dans les animaux d'un ordre plus
élevé; mais comme l'agent de cette circulation présente
d'assez grandes différences dans trois de ces
ordres , nous allons les faire connaître, au moins dans
ce qu'ils offrent de plus remarquable.
Le coeur des Tor tues , par sa forme et sa structure
tout-à-fait singulières, a excité les recherches de grands
anatomistes,qni en ont donné de très bonnes figures (-1).
La masse en est généralement courte et épaisse, elle
offre surtout beaucoup de largeur transversale ; le
ventricule unique en apparence quand il est vu au
dehors , occupe la partie inférieure du péricarde, qui
est logé lui-même dans une excavation de la région
médiane et supérieure du foie; la partie inférieure de
la masse charnue ou ventriculaire est convexe, arrondie
; les principaux vaisseaux qui en naissent, et les
oreillettes, sont situés dans la région supérieure. Il y
en a deux qui sont adossées et séparées par une cloison
moyenne qu'on n'aperçoit point au dehors ; elles
ont de très grandes dimensions et elles peuvent admettre
beaucoup plus de sang que la cavité du ventricule
ne peut en contenir. C'est dans l'oreillette droite
que viennent aboutir les grandes veines générales du
corps, tandis que celles qui proviennent des poumons,
pour en rapporter du sang rouge, se rendent dans
l'oreillette gauche qui est un peu plus petite. Bien
qu'il y ait deux oreillettes séparées complètement, le
ventricule n'a cependant qu'une cavité commune, et
les deux sangs, veineux et artériel, quoique passant
( 1 ) Ddversey et Mér ï , Mémoires de l'Académie des Sciences.
Pa r i s , 1 6 9 9 , 1703.
BOÎAHVS, An a i ome T e s t u d i n i sEu r o p e « , pl . « m , f i g . 160 à 169.
NUTRITION, CIRCULATION. l 6 3
par des trous munis de soupapes différentes , se trouvent
bientôt unis et confondus par leur mélange, en
traversant le tissu fibreux musculaire qui cloisonne
les parois de ce ventricule ; de manière que la majeure
partie du sang artérialisé se dirige vers les gros
troncs qui correspondent à l'aorte, et que le sang veineux
pénètre dans une sorte de loge, qui par ses contractions
le pousse plus spécialement vers le tronc
commun des artères pulmonaires pour y être soumis
à l'action vivifiante de l'air atmosphérique.
Dans les Crocodiles la structure du coeur est encore
plus compliquée que chez les Tortues; il y a aussi deux
oreillettes, mais le ventricule est ovalaire ou conique.
On trouve dans l'intérieur de cette partie charnue des
poches incomplètes ou dont les parois sont percées de
trous par lesquels le sang commanique de l'une à l'autre
; l'une de ces loges en particulier correspond k
l'oreillette droite , par laquelle arrive tout le sang veineux
du corps. La majeure partie de ce sang, au moment
où s'opère la systole, ou le mouvement de
contraction , se trouve poussée dans le tronc de l'aorte
descendante gauche, qui se distribue entièrement aux
viscères abdominaux ; les deux autres loges admettent
des portions de ce sang veineux, mais surtout celui
c|ui revient des poumons , et ce sang ainsi revivifié
prend de suite une autre route ; il se rend dans l'aorte
descendante droite , laquelle fournit les artères des
membres , en même tenqis que celles de la tête ou les
carotides.
Dans les autres Sauriens le coeur n'est plus en général
aussi voisin du fo e ; sa forme est conique, il a
deux oreillettes et deux loges qui communiquent entre
l ies , creusées dans le ventricule, l'une très grande
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