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388 CÎIÉLOÎÎIENS.
Les Élodites sont pour ainsi dire intermédiaires ;
et parmi elles il est des espèces qui sont plus aqua»
tiques que terrestres, et dont la structure indique
des liabitudes inverses.
Nous l'avons déjà dit, cliez tontes les espèces, les
pattes sont trop éloignées du centre de pesanteur;
elles sont trop courtes pour pouvoir soutenir longtemps
le poids du corps ; de sorte que ces animaux
se meuvent en se traînant, le plastron appuyé presque
toujours sur le sol, et h chaque mouvement de progression
ils cliancellent, et leur marclie est incertaine
et d'une lenteur extrême.
Des Organes de la Sensibilité.
En traitant de l'organisation des Reptiles en général,
nous avons fait connaître la disposition du système
nerveux et de chacun des sens en particulier, dans ]es
différens ordres. Nous n'aurons donc à exposer ici
que les modifications principales , offertes par les
espèces de Chéloniens qui nous présenteront les variétés
les plus importantes.
Nous commencerons par rappeler que les animaux
de cet ordre, par la nature et la disposition bizarre
de leurs tégumens , paraissent privés , en grande partie,
de la sensibilité extérieure, générale et passive ,
car chez les espèces terrestres, et même dans le plus
grand nombre de celles qui vivent constamment dans
l'eau , le corps est protégé en dehors par une substance
écailleuse, étalée en grandes plaques sur les
os ; cette matière est insensible par elle-même , puisqu'elle
est privée de nerfs, et que, par conséquent,
elle doit recevoir peu d'influences de la part dea
SENSIBILITÉ. 88 9
agens généraux de la nature , tels que celles de la
lumière, de l'électricité, et surtout du calorique, dont
elle n'est pas conductrice.
Nous répéterons également que l'action nerveuse
intérieure, ce qu'on a nommé la sensibilité organique,
semble , au contraire, développée à un très haut
degré; de sorte que, dans quelques circonstances, les
organes, malgré qu'ils aient été isolés de la masse
de l'individu, conservent encore long-temps quelques
unes de leurs facultés. En effet, l'irritabilité musculaire
, celle dont nous pouvons mieux apprécier l'aclion,
se manifeste par des mouvemens dans les
extrémités et sur d'autres parties très charnues, plusieurs
jours après la mort apparente de l'animal, et
même dans quelques uns de ses membres lorsqu'ils
sont séparés du tronc.
Il y a certainement des variétés nombreuses dans
les formes et les proportions de la masse du cerveau ,
du cervelet et de la moelle nerveuse ; mais ces différences
n'offrent rien d'essentiel. Elles dépendent, en
général, de la conformation de la tête plus ou moins
étendue en hauteur ou en largeur, et encore la cavité
du crâne ne participe-t-elle pas toujours à ce que semble
indiquer l'apparence extérieure (l). L'origine des
nerfs cérébraux, leur sortie du crâne et leur distribudon
dans les organes, ne nous ont rien offert de très
important à noter ici. Bojanus (2) qui a suivi avec
beaucoup de soins tous les détailsde;cette partie de l'organisation
dans l'Émyde , et qui en a donné d'excel-
(1) Voyez dans ce présent volume, pages 57 et 00.
(2) Ouvrage cilé, planches xxii, xxui, xxiv, et sxv, pages 95 et
siiiyiinies.
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