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368 CHÉLONIËNS.
grand écilrtement réciproque de leurs pattes, qui ôlit
beaucoup de force à employer non seulement pour
soulever avec peine cette sorte de maison fort lourde ,
mais h la traîner lentement sur la terre, donnent à
leur allure un caractère pliysiognomonique tout particulier.
On ne s étonnera pas de retrouver dans les organes
du mouvement cliez les Cliéloniens beaucoup de particularités
qui les distinguent de tous les autres animaux
vertébrés. Ce sont, il est vrai, les mêmes pièces
qui composent leur squelette ; mais elles ont été considérablement
modifiées dans leurs formes, leurs
jonctions, et même dans leurs usages.
Ainsi l'écbine , qui porte la tête antérieurement, et
qui se termine par la queue, n'est réellement mobile,
le plus ordinairement^ que vers ces deux extrémités.
La partie moyenne correspondant au dos, aux lombes,
et au sacrum, est formée d'os confondus et liés en une
seule masse voûtée, à laquelle les côtes, considérablement
élargies, se sont elles-mêmes réunies par des
sutures engrenées, qui ont ainsi laissé la trace des
pièces diverses qui leur correspondent.
Comme la région moyenne est la plus singulière, et
que de ses formes dépend celle du reste du corps,
nous allons en faire connaître la disposition d'une manière
générale. Elle est composée, avons-nous dit, de
vertèbres dorsales ou tboraciques, dont le nombre est
presque constamment de bui t ; mais elles sont tellement
jointes à celles des lombes ou du bassin, qu'on
ne peut distinguer ces dernières que parce qu'elles
donnent attache aux os des bandies ou coxaux. Ces
vertèbres sont réellement composées d'un corps ou
portion située à l'intérieur au devant, ouplutôt au des-
ORGANES t>U MOirVÊMENT. 3(îg
SOUS du canal racbidieu , qui contient la moelle nerveuse.
Ce corps est légèrem_ent comprimé de gaucbe à
droite, rétréci au milieu, oulégèrement renflé aux deux
extrémités antérieure et postérieure, par lesquelles
il s'articule avec celles des vertèbres qui précèdent ou
qui suivent. C'est sur le point ou la ligne de cette
jonction, qui n'est souvent indiquée cbez les jeunes individus
que par une marque transversale, sans cartilage
intermédiaire, que sont reçues, et toujours soudées
cbez les adultes, de petites avances étroites des
côtes. Cette série des corps vertébraux forme ainsi une
ligne continue le long de la partie moyenne concave
de la carapace. La portion supérieure ou intracaualiculaire
du corps de chaque vertèbre est légèrement
creusée sur la longueur, et porte deux lames minces
longitudinales, qui correspondent aux parties latérales
de l'arc osseux postérieur ou épineux des vertèbres.
Mais ici toutes les apophyses manquent, les transversales
, les articulaires, et les spinales : le tout est remplacé
par une large plaque , épaisse, solide, qui vient
former la portion centrale de la carapace. Ces plaques
sont constamment au nombre de huit, comme les vertèbres
, mais on ne peut les distinguer que dans le
squeletie, car dans l'état naturel elles sont cachées
sous de grandes plaques de corne ou d'écaillé, polygones
, plus ou moins épaisses , au nombre de quatre
seulement dans la plupart des espèces, ou par une
peau molle ou coriace, comme on l'observe chez les
Potamites et dans les individus du genre Sphargis. Les
vertèbres des Chéloniens présentent encore d'autres
particularités dans la région dorsale et sacrée. Elles
livrent bien passage, entre les lames des arcs postérieurs
et les appendices des cÔ!es,aux uerfsvertébraux
RErXILES, I,
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