í- i;;:
il- ' 1.1 í
l46 OUGANlSATIOir DES REPTItES.
souvent plus éloignés encore que ceux de leurs repas,
qui sont très rares.
Nous avons vu les changemens qu'éprouve la suLstance
alimentaire engagée dans les voies digestives;
comment, après avoir été dissoute et réduite en pulpe
dans l'estomac, elle se trouve ensuite combinée avec
les sucs salivaires et gastriques ^ et ultérieurement encore
avec les humeurs sécrétées par le pancréas et le
foie. Alors, elle est tellement dénaturée que les
matériaux qui la composaient, soumis à une force clilmique
et vitale de désorganisation , se trouvent désagrégés
, isolés et comprimés avec violence, et deviennent
aptes à se combiner de nouveau et de toute autre
manière sous forme liquide, pour produire un composé
nouveau qu'on nomme le chyle. C'est la matière
nutritive élémentaire qui a besoin de nouvelles actions
vitales avant d'être déposée dans les organes où elle
sera employée à leur nutrition, à l'accroissement, à k
réparation, et à leurs fonctions particulières ; car nous
aimons à le répéter, il ne se fait rien de r ien, il n'y a
pas d'effet sans cause, ni d'action sans agent.
Jusqu'ici, on n'a pas découvert dans les animaux la
première introduction du chyle. On suppose que les
pores qu'il traverse sont trop ténus pour qu'on ait pu
les observer ; mais on ne tarde pas à en reconnaître la
présence dans les vaisseaux particuliers qui le contiennent
, et qu'on nomme veines chylifères. Ils sont
situés dans l'épaisseur ou la duplicature d'une membrane
séreuse très ténue , qu'on nomme le péritoine.
Cette membrane recouvre toutes les parties renfermées
dans la cavité de l'abdomen. Elle enveloppe le tube
intestinal, de la surface duquel elle se replie pour
foi'mer le mésentère. Ces vaisseaux ont été reconnus et
ÑÚTRÍTION, DIGESTIOW. ¿4 7
démontrés par un mode d'injections que nous avons indiqué
pour les rendre perceptibles h l'aide du lait qu'on
y introduit et qu'on rend solide ensuite par l'action de
l'eau acidulée. On les a décrits d'après des Tortues,
des Crocodiles , des Couleuvres et même dans les Grenouilles.
Tous ces faits portent à penser, par conséquent
, qu'ils existent dans les Reptiles en général. Le
liquide qu'ils renferment n'est pas du sang : c'est un
fluide presque tout-à-fait translucide et aqueux dansles
Chélonées, mais d'une teinte blanche et laiteuse chez
les espèces qui se nourrissent de matières animales. Les
canaux par lesquels il chemine, aboutissent dans d'autres
vaisseaux analogues qu'on nomme lymphatiques,
et qui proviennent du tronc et des membres ; ils se rendent
dans de grosses veines sanguines, et mêlent ainsi
celte humeur à celle du sang avant qu'il soit parvenu
vers l'agent général d'impulsion qu'on nomme le coeur.
Telles sont les voies qui dirigent la matière nutritive
dans la masse du sang pour servir à la réparation générale,
a l'accroissement, aux sécrétions et à toutes les
fonctions qui s'exécutent dans l'économie animale.
Maintenant que nous avons terminé l'examen de
cette première partie de l'acte de la nutrition, et indiqué
les modifications principales des organes digestifs
dans la classe des Reptiles , il sera assez utile de résumer
les particularités les plus notables que chacun des
ordres nous a offertes. C'est cette analyse que nous
allons présenter.
Les Chéloniens peuvent jeûner très long-temps.
Nous avons vu une Émyde à long col resterplus d'une
année sans prendre de nourriture, et beaucoup d'espèces
de genres différens ont offertla même particularité.
Les Chélonées et les Tortues préfèrent en général
!i • '
n ñ
i-:
Ì - : I !; M