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2 0 ORGANISATION DES REPTILES.
Tous, par raction dii froid , semblent tomber dans
une sorte d'engourdissement ou de létliargie comateuse
qui détermine l'immobilité, et paraît les rendre
insensibles h tout ce qui se passe autour d'eux. Dans
nos climats tempérés, nous en avons des exemples
frappans qui nous sont offerts par les Grenouilles, le?
Salamandres, les Tortues terrestres, les Lézards et les
Couleuvres; mais, ce qu'il y a d'étonnant, c'est que
des effets absolument semblables paraissent être produits
par une cause tout-h-fait inverse cliez les espèces
qui vivent sous les brûlans climats situés au-delà de
l'équateur, comme M. de Humboldt l'a observépour les
Crocodiles et les Caïmans. L'existence de ces animaux
paraît ainsi limitée dans certainslieux par leur oi^ganisation;
el ceux qui vivent dans nos régions s'engoui"-
dissent, perdent la faculté de se mouvoir tant que
dure l'hiver, et semblent alors disparaître pendant
plusieurs mois del'année. C'est ce qui est cause encore
que les animaux de cette classe sont beaucoup moins
nombreux , et surtout que les genres et les espèces de
Reptiles sont beaucoup plus rares dans les pays du
nord, que vers le midi. Ce qui a fait dire h Linné,
dans son style toujours pittoresque et rarement antithétique,
ce sont des animaux froids qui vivent dans
les pays chauds : « Fiigida oestiiantium ammalia. >
Telles sont les modificaLions principales que présente
la faculté locomotrice dans les Pveptiles; mais le
transport du corps est essenliellement déterminé parla
forme générale de leur corps, et surtout par la structure
de ses diverses parties , sous le seul point de vue
des mouvemens qu'elles permettent et qu'elles peuvent
exécuter. Il n'en est pas des Pieptiles comme des
Oiseaux et des Poissons, qui paraissent être presque
DU MOUVEMENT EN GÉNÉRAL. 21
tous construits, comme d'après un même modèle, pour
voler ou pour nager. Ici nous avons quatre plans ou
types différens. D'abord, les uns n'ont pas de membres
, et par conséquent ils ne peuvent s'en aider dans
la progression. D'autres ont des membres, mais leur
échine est en grande partie immobile, et ils ne peuvent
se traîner qu'avec des pattes trop courtes et mal
articulées. Ensuite chez plusieurs l'inégale étendue
en longueur et la distance respective et trop considérable
des membres, rend ceux-ci peu convenables à
la marche. Enfin, nous dirons que les dimensions
relatives offrent les plus grandes dissemblances et
entraînent par conséquent d'avance la nécessité d'un
mode différent de transport, qu'on pourrait prévoir
pour ainsi dUve. à priori.
Il en est quelques uns dont le corps arrondi dans
son épaisseur est, dans, certains cas, cent fois plus
long qu'il n'est large ou élevé ; c'est ainsi que sont
construites plusieurs espèces de Serpens. On observe
peu de Pveptiles dont la largeur l'emporte sur la longueur
ou qui lui soitmême égale; mais il en est qui sont
beaucoup plus larges qu'ils ne sont épais, et qui présentent
ainsi une surface applatie. Tels sont les Pipas
dans l'ordre des Batraciens, quelques Chéloniens ou
Tortues marines, celles qu'on nomme molles ou trionyx,
les Chélydes. Les Uroplates, les Crocodiles et
plusieurs Geckos entre les Sauriens , ont le tronc également
épais dans ces deux sens principaux ; tandis
que les Caméléons et quelques Boas nous offrent une
disposition inverse , leur corps ayant habituellement
plus de hauteur que de largeur, et paraissant ainsi
comprimé. Enfin, quelques Tortues terrestres présentent
presque autpnt de largeur que de longueur,
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