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ao6 ORGANISATION DES REPTJLÈS.
fraîclie de la capucine froissée entre les doigts. Il ^
reclierclié inutilement, et par des dissections soignées,
quelle pouvait être la source de ces émanations. 11 en
a indiqué plusieurs dont il n'était pas certain. Dans
un seul caSj h l'article de l'espèce qu'il nomme aquatique
, et qu'on a désignée depuis sous le nom de Crapaud
de Pioësel, il énonce comme très probable que
cette odeur provient du cloaque. C'est aussi ce que
nous pensons d'après quelques expériences et observations
que nous ferons connaître plus tard. Nous dirons
cependant iciquenousnous sommes assurés que,
dans certains cas , l'eau dans laquelle quelques uns de
ces animaux avaient été déposés, puis irrités ou excités
à dessein, était devenue tellement acide que des tétards
de Grenouilles et de Salamandres qu'on avait
tenus renfermés dans les mêmes bocaux, n'avaient
presque pas survécu à cette sorte d'immersion.
De la Reproduction des Membres.
Il nous reste à faire connaître ii la suite, et comme
une conséquence de la fonction nutritive , l'un des
faits pliysiologiques les plus curieux, c'est la faculté
dont jouissent certains animaux, et les Reptiles en
particulier, de reproduire ou d'opérer la régénération
des parties du corps qu'ils ont perdues par accidens ou
quand on les leur a retrancliées dans certaines expériences.
L'observation en a été faite de tout temps ; on
a reconnu que cliez les Lézards, les Scinques et les
Orvets, qui sont sujets à perdre la queue, soit en totalité,
soit eu partie, cette portion du corps paraisse
renaître et se reformer peu à peu ; de manière à ce que
cette mutilation semble disparaître çonaplètiement.
NUTRITION , REPRODUCTION DËS MEMBRES. 20^
On trouve ce fait consigné dans les plus anciens auteurs
( i); mais ce n'est que dans ces derniers temps
qu'on a suivi avec exactitude tous les détails de cette
repi"oduction, non seulement de la queue; mais des
membres qui se sont complètement réintégrés sous les
yeux des observateurs. Nous-mêmes nous avons répété
quelques unes de ces expériences, dont les résultats
ont été constatés par des pièces conservées que nous
pouvions soumettre à l'examen des personnes devant
lesquelles nous avions, comme ici, l'occasion de raconter
les faits principaux que nous allons exposer.
Blumenbach (2) a répété l'expérience du faitindiqué
par Pline, en détruisant avec une pointe de fer les
yeux d'un Lézard vert, et en plaçant cet animai dans
un vase de terre neuf qu'il a ensuite déposé dans la
terreliumide, et, au bout de très peu de temps, les
yeux ont été tout-à-fait reproduits ( in integriun restitutos).
Des Lézards et des Scinques ^ dont la queue avait été
cassée accidentellement et reproduite, comme il était
facile de le reconnaître , à la forme particulière et à la
couleur de leurs plaques écailleuses, ont été disséqués,
etl'anatomie a démontré que dans leur squelette les
vertèbres avaient été remplacées par des substances
cartilagineuses analogues qui peut-être ne reprennent
jamais complètement la nature ni la solidité des os.
Quelques uns même de ces animaux, rj^ui sont conservés
dans nos collections , ou dont les figures ont été
(1) PLINE , Hisloria imindi, lib. xxix,cliap. 3S. ^LIEK, mii Kùav
iSior-îTos, ëdit. de Schneider, Lipsiae, 1784, lib. v, 47.
(1) BLUMKNBACB, Specimen Physiologise comparativae, Gotting.,
i787, pag. 31.
1-11 ,
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