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3 5 O DES REPTILES.
gueur du cou, permet de comparer plusieurs espèces
de la sous-famille des Pleurodères, les Cliélodines
par exemple, avec quelques espèces de Couleuvres.
Pour les Batraciens, il suffira de rappeler le défaut
de métamorpliose, l'absence absolue des ongles et
des écailles , la brièveté des côtes , et surtout le mode
de reproduction par lequel les oeufs, à coque molle,
sont presque toujours fécondés bors du corps de la
mère, les mâles étant même privés d'un organe extérieur
de la génération. Voilà un grand nombre de caractères
propres à les distinguer d'avec lesCliéloniens.
Il y a cependant parmi les Anoures les genres Pipa,
Cératopbrys et Hémipbracte, qui par la nudité du
corps , la forme de la bouclie et des narines, les plaques
osseuses qu'on observe sur leur dos, offrent
une sorte de rapports avec les espèces de Chéloniens
qui appartiennent aux genres Trionyx et Cliélyde.
Avant de faire connaître avec détails, comme nous
en avons l'intention, l'organisation toute particulière
des animaux de cet ordre, nous croyons devoir indiquer
les motifs qui ont engagé les naturalistes à rapprocher
certaines espèces pour en établir des genres
dont les formes et les habitudes étaient h peu près
les mêmes ; et ensuite comment ces genres ont pu être
heureusement groupés, ou distribués en familles
naturelles; puisqu'on a obtenu par ce procédé un
moyen commode et utile d'en faciliter l'examen, et
même d'en abréger l'étude, en la rendant plus complète.
La première observation a dû. naturellement se diriger
sur les différences que présentent les pattes des
Cbéloniens, dans leurs formes générales et dans la
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CHÉLONIENS EN GÉNÉRAL. 35 1
disposition particulière des doigts cpi les terminent;
car c 'est làquese trouvent, pour ainsi dire, inscrites les
habitudes et la manière de vivre des animaux, surtout
parmi ceux qui ont les os de i'échine à l'intérieur. Ou
a aussitôt reconnu que toutes les espèces de cet ordre
pouvaient être partagées en deux grandes sections primitives.
Que dans l'une venaient se ranger toutes les
espèces dont les doigts sont tellement enveloppés par
la peau, que leurs mouvemens particuliers deviennent
impossibles ou qu'ils sont du moins excessivement
gênés; que dans l'autre, au contraire, on pouvait placer
les espèces dont les doigts sont libres, et faciles à distinguer
par la mobilité de leurs articulations.
Quand les doigts, qui constituent la plus grande
partie de chacune des pattes, sont à peu près privés
de mouvement , l'animal ne peut guère se servir des
membres que pour transporter la totalité de son
corps. Cette circonstance est très fâcheuse pour les
espèces qui vivent constamment et uniquement sur
la terre. Par cela même que les pieds, en proportion
de la grosseur et du poids relatifs du corps qu'ils supportent,
sont faibles, courts et peu étendus, leur progression
devient excessivement lente et difficile ; et en
effet leurs pattes ressemblent tout-à-fait aux pieds des
Eléphans, avec cette différence que les paumes ou les
plantes en sont moins molles, et que l'animal ne marche
guère que sur les bords du limbe, dont le pourtour
se trouve garni de lames, de pointes, ou de sabots
de corne qui indiquent à peu près la position des dernières
phalanges. Telle est en effet la structure et le
caractère principal qui distinguent la première famille
des Chéloniens, les véritables Tortues terrestres,
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