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du bras correspondans, les fémurs sont plus longs chez
les mêmes espèces, et un peu plus courbés dans le
sens qui répond aux articulations supérieures et inférieures.
Quant aux os de la jambe, le tibia et le péroné,
qui ont la plus grande analogie de forme et d'usage
avec ceux de l'avant-bras, ils soiU relativement plus
allongés et un peu plus séparés l'un de l'autre.
Comme les os des pattes postérieures ont de grands
rapports de forme et de structure avec ceux des mains,
il n'y a pas d'autres différences que celles des proportions
qui sont fort notables dans les Tbalassites,
dont les nageoires antérieures ont un développement
double ou triple de celui des postérieures.
Les muscles destinés à mouvoir les diverses parties
des membres, ont éprouvé des modifications importantes
cliez les Cliéloniens, principalement ceux qui
se fixent aux os de l'épaule et du bassin. Le développement
excessif de ces os est en rapport avec le
volume des faisceaux de fibres qui s'y fixent, soit
pour y trouver de la résistance ou un point fixe,
soit pour communiquer le mouvement. Ces muscles
ont été parfaitement décrits et figurés par Bojanus (i)
d'après l'Émyde d'Europe; mais on conçoit qu'ils
ont dii varier suivant que les pâlies sont disposées en
nageoires, ou qu'elles se terminent par des moignons,
comme cliez les Tortues terrestres.
On comprend que les muscles du bassin et de l'épaule,
et même ceux du liant du bras et de la cuisse,
doivent avoir leurs fibres souvent attacliées aux os de
la carapace ou du plastron; de sorte que ce sont des
(1) Ouvrage cité, planche» xy xvi, xvui, xix et xx.
orgAhes du mouvemejvt. ^Sj
muscles internes, analogues pour leurs attacl.es h
ceux des Crustacés et des Insectes.
Il nous est impossible d'entrer dans ces détails,
qui n'intéressent au reste que les anatomistes. Noul
en avons donné davantage sur les os, parce que la
structure de ces animaux peut faire reconnaître, dans
les débris fossiles, des fragmens de parties qui dénotent
a l'instant même le caractère et la nature de
ces sortes de monumens qui ont transmis à la posteri(
é les marques visibles des grandes catastrophes
que notre globe a éprouvées. Car il est arrivé
trop souvent que des portions de carapace ont été
prises, en raison de leur courbure et de leurs sutures
dentelées, pour des fragmens de crânes énormes
; que les omoplates, les pubis élargis ou les
pieces dentelées du plastron de quelques Tbalassites
ont été regardés et décrits comme des merrains ou
des empaumures d'énormes Cerfs et de là des hypothèses
sur la nature des terrains enfouis tantôt par
une révolution volcanique, tantôt par un événement
neptunien.
En définitive, les organes du mouvement chez les
Cheloniens sont parfaitement d'accord avec leurs habitudes,
et dénotent d'avance la différence de leurs
moeurs et de leurs modes de progression.
Les Tbalassites et les Potamites nagent facilement
a laide de leurs bras et de leurs pattes postérieures
changées en rames et douées d'une très grande force
musculaire.
Les Chersites ne peuvent que se traîner lentement
sur la terre; elles périraient dans les eaux si elles
vivaient dans leur voisinage : aussi ne les rencontret
on que sur des terrains très secs.