i : W
h n i ' , K,; 'Î
'I' (, SF l:
t
ORGANISATION DES REPTILES.
ils font leur principale nourriture, et alors leur tube
intestinal se recourbe et se roule en spirale dans la
capacité d'un très vaste abdomen arrondi ; mais ces
mêmes animaux, lorsqu'ils sont parvenus à l'état parfait,
sont tout-à-fait changés au dedans comme au
dehors, ainsi que dans leurs moeurs et dans leurs habitudes
obligées. Ils ont la bouche excessivement large
fendue au-delà des yeux ; ils avalent leur proie vivante
et tout entière; ils peuvent supporter longtemps
la privation presque absolue des alimens ; ils
croissent lentement, et leur vie se prolonge considérablement;
c'est sous ce dernier état que nous les
avons considérés jusqu'ici et que nous allons rappeler
les principales observations auxquelles ils ont donné
lieu. La peau qui borde leurs mâchoires est molle, elle
forme une espèce de gencive ou de lèvre extérieure,
Leur mâchoire inférieure est reçue dans une sorte
de rainure qui règne dans toute la longueur de la supérieure,
et ses deux branches sont légèrement mobiles
vers la symphyse ; cette jonction des deux mâchoires
est complète et se ferme hermétiquement comine la
gorge d'une tabatière par son couvercle. Cette mollesse
des bords maxillaires est encore plus notable dans la
Sirène et le Protée Anguillard, chez lesquels la mandibule
est incomplète en devant ; la plupart ont les
mâchoires munies de petites dents coniques, aiguës,
égales entre elles ; on en voit d'autres distribuées
symétriquement et sur plusieurs rangs, soudées aux
os du palais, des prémandibulaires ou des os ptérygoïdiens.
Chez tous la langue existe, mais elle offre une
particularité dans les espèces qui sont privées de
queue, à l'exception des Pipas, cette langue est très
contractile, quoiqu'elle adhère par sa base non à l'os
NUTRITION, DIGESTION. l5 3
hyoïde en arrière, mais vers la concavité des deux
branches de l'os sous-maxillaire, et l'animal, lorsqu'il
la porte au dehors, la renverse et la retourne, pour la
retirer ensuite avec la proie qui se trouve entraînée et
comme en fournée sur une pelle qui l'abandonne quand
son service est fini. Les Batraciens à queue, telles que
les Salamandres, ont, au contraire, la langue adhérente
aux gencives ; ils ne peuvent la porter au-dehors, et c'est
un des caractères qui les distingue. Chez tous l'oesophage
est un canal large, mince, à replis longitudinaux,
c'est une sorte de jabot ou de premier estomac qui
ne se distingue guère du véritable que par la position,
celui-ci étant transversal dans les espèces sans queue,
comme dans quelques Tortues. En général le tube
digestif est très court, à peine a-t-il une fois et demie
la longueur totale du corps, tandis que dans les tétards
il avait plus de sept fois cette étendue ; celte
modification suivant la nature des alimens est un des
fails physiologiques des plus intéressans.
Le foie est très gros dans les Batraciens , il est ordinairement
formé de trois lobes au-dessous desquels on
voit la vésicule du fiel qui y est adhérente ; la rate est
ronde surtout dans les Anoures, car dans la Salamandre
elle est de forme allongée et adhérente à l'estomac. On
trouve chez les Batraciens des replis très singuliers
du péritoine dans l'épaisseur desquels se dépose ou se
sécrète une matière grasse, ordinairement colorée en
jaune qui varie beaucoup pour la disposition dans les
diverses espèces; on a regardé ces corps jaunes et la
la matière adipeuse qu'ils contiennent, comme des
sortes de résex-voirs, dans lesquels la nature a fait
déposer une substance nutritive qui sera employée
à l'epoque où ces animaux, comme nous le verrons
' r:
; '!
; i'
i i i ;