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164 OROAIÎISATIÔK DES REPTILES,
qui admet tout le sang veineux , et l'autre pluspètite^
qui reçoit le sang artérialisé dans l'épaisseur des poumons,
est destinée à le diriger ainsi à son retour et directement
dans les organes de la vie animale, c'està
dire aux muscles et au système nerveux , à peu près
comme dans les Crocodiles.
Il y a trop peu de differences entre le coeur des Serpens
et celui de la plupart des Sauriens, pour que nous
croyions nécessaire de les rappeler ici.
Mais dans les Batraciens, les organes qui servent à
la circulaîion présentent les modifications les plus remarquables.
Cet acte de la fonction nutritive s'opère
par un mécanisme qui varie suivant les époques de la
vie de l'animal quand il subit des métamorphoses , el
c'est le cas du plus grand nombre. Dans les premiers
temps de leur existence, la totalité de leur sang est
chassée par le coeur dans les vaisseaux des brancliies, et
alors le mode de la cii'culation est absolument le même
que celui des Poissons, au moins cliez les espèces que
l'on a pu bien étudier; ainsi il n'y a qu'une oreillette
au coeur, ouplulôt la cloison qui s'y trouve vers le
point oil le sang artérialisé y arrive par les veines
pulmonaires, est à peine distincte, et le sang veineux
qui y parvient par la grosse veine cave, pénètre de suite
dans un ventricule unique; celui-ci , en se contract
a n t , pousse le sang dans un seul tronc artériel qui
porte à sa base, près des valvules, une sorte de bulbe
ou de renflement contractile. Cette artère contient du
sang noir ou veineux , elle se divise alors en deux
troncs , chacun de ceux-ci se porte l'un à d roi te, l'autre
à gauche, et alors ils se subdivisent en deux,
en trois ou quatre branches, selon le nombre des
houppes ou iéuilleis branchiaux en suivant leurs
JiUTRITION , CIRCULATION. 165
arceaux ; là ces vaisseaux, dans leurs dernières extrénaités,
s'abouchent avec des troncs veineux, mais
déjà le sang a pris la couleur et les propriétés de celui
des artères. Ces veines artérieuses se réunissent successivement
pour former, par deux gros troncs principaux
, l'origine d'une aorte eu grosse artère unique ,
descendante, qui, dès sa formation, se trouve placée
sous la tête, à laquelle elle fournit beaucoup de rameaux,
et le plus ordinairement à l'un et à l'autre
membre antérieur; cette grosse artère continue de
descendre au devant de la colonne vertébrale. Nous
venons par conséquent de rappeler ce qui a lieu dans
la plupart des Poissons. Nous avons suivi nous-même
les détails de cette circulation.C'est ainsi que Rusconi
les a figurés dans ses recherches anatomiques sur le
Protée Anguillard, et que Cuvier les a décrits chez
la Sirène, l'Axolotl, les larves des Salamandres et
dans les têtards des autres espèces de Batraciens sans
queue.
Nous avions besoin d'exposer d'avance ces particularités
qui se trouvent dans la dépendance du mode de
la respiration, pour expliquer les modifications que
présentent la structure des principaux organes de la
circulation et la distribution des vaisseaux dans les
Batraciens, lorsqu'ils ne respirent plus uniquement
que par des poumons. A cette époque, et h mesure que
les branchies du têtard se détruisent et se trouvent
absorbées, les artères veineuses qui s'y distribuaient
diminuent de calibre , et finissent enfin par s'oblitérer
complètement : mais alors l'une d'elles, qui est la
première, se développe et reçoit l'une à droite, l'autre
à gauche, la totalité de ce sang, et de là proviennent
des troncs principaux au nombre de trois, l'un pour