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184 ojiganisatiow des heptîies.
De la Voix,
Les animaux qui ont des poumons peuvent seuls
produire des sons appréciables, en poussant sur des
points rétrécis et mobiles de leurs voies respiratoires,
l'air qu'ils y avaient attiré, afin de l'y faire vibrer.
De sorte que, dans ce cas, les organes de la respiration
font l'office des soufflets dans les instrumens
à rent, en attirant d'abord l'air atmosphérique, puis
en le comprimant pour le faire passer avec rapidité
dans un canal ou par un trou, à l'entrée ou à la sortie
desquels se trouvent disposées ou appliquées des languettes,
des lames élastiques qui peuvent osciller ou
être ébranlées comme les pièces d'une anche de clannette
et de basson, ou comme les lèvres qui vibrent, à
l'embouchure d'un clairon.
La voix véritable n'est réellement produite que pqr
les animaux à poumons; les sons émis par quelques
outres, comme les Insectes, sont des bruits qu'ils font
entendre et qui dépendent d'un tout autre mécanisme.
La transmission du mouvement ainsi imprimé à l'air
par les animaux, leur est d'une très grande utilité.
C'est par ce moyen qu'ils se communiquent leurs
craintes, leurs désirs, leurs besoins; qu'ils s'appellent
ou cherchent h se fuir.Et le plus ordinairement,la voix,
les chants ou les cris, mettent en rapport les espèces
entre elles, et souvent des sons ainsi produits sont
destinés à faire connaître réciproquement à des individus
de sexe divers leur existence plus ou moins éloignée,
pour faciliter leur rapprochement.
La plupart des Reptiles sont à peu près dans le
MUïraiION, UESPIR.VTION , VOIX. î85
même cas que les Mammifères, sous le rapport du méc
a n i s m e à l'aide duquel ils peuvent émettre des sons.
C'est il l'extrémité supérieure de leur trachée, vers la
glotte, que l'air chassé du poumon vient à vibrer.
Cette glotte, comme nous l'avons dit, n'est pas recouverte
d'une épiglotte, ni le plus souvent située sous un
voile du palais; et quoique leur voix ne puisse être
modifiée dans la cavité de la bouche, ni à son orifice
extérieur, puisqu'il n'y a jamais de véritables lèvres
charnues, les sons produits sont véritablement guttui\
iux, car ils sont souvent formés sans que la bouche
soit ouverte; et quand l'air en sort, ce qui n'arrive pas
constamment , il n'y a ordinairement d'issue réelle
que par les trous des narines.
En apparence, la glotte des Pieptiles a la plus grande
analogie avec le larynx supérieur des Oiseaux; mais
chez ceux-ci, la voix n'est que modifiée par les bords
de cette glotte qui ferme la trachée à l'endroit où elle
se termine dans la bouche : les sons ayant été véritablement
produits par un larynx inférieur qu'on retrouve
au point de jonction des deux branches qui forment,
l'origine de la trachée. Quand les voies aériennes des
Reptiles émettent des sons, ils sont spécialement produits
vers le larynx unique, où se trouve la glotte.
Ces sons ne peuvent être modifiés que par des circonstances
autres que celles qui dépendraient de l'épiglotte,
du voile du palais ou des lèvres mobiles, puisque
la plupart de ces parties n'existent pas, ou sont
à peine indiquées.
Cependant, dans quelques Tortues , on voit, derrière
la langue et à sa base, une lame membraneuse
flottante qui peuL-ê,lre est soulevée etmiae en vibration
quand l'air est chassé brusqueineul des poumons, et
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