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120 ORGANISATION DES REPTILES.
comme on le voit dans les Grenouilles et les Rainettes.
Le nombre des pièces qui composent chacune des
branches varie; il y en a trois dans les Grenouilles et
dans les Urodèles- Une des pièces correspond à la symphyse
: elle est armée de dents ; la seconde sert à l'articulation
, et la troisième est située en arrière et se
prolonge en dessous. On en distingue quatre dans la
Sirène, deux de ces pièces sont garnies de petites dents.
Nous avons déjà dit que constamment la mâchoire
inférieure était articulée sur un condyle saillant qui
est fixé sur le temporal dans les Tortues et les Crocodiles
, et qui est une pièce distincte chez quelques Sauriens,
toujours dans les Ophidiens et le plus souvent
dans les Batraciens. Mais le mécanisme que remplit
cetosinter-articulaire, qui correspond h celui qu'on
nomme carré dans les Oiseaux, varie beaucoup suivant
les genres et même dans les espèces. Il est toujours lié
aux mouvemens que peut produire la bouche pour
saisir et retenir la proie avant qu'elle soit avalée.
Les dentsj chez les Reptiles, n'existent pas constamment
; il n'y en a jamais dans les Tortues ; et chez
les autres ordres, on en trouve rarement qui soient
réellement composées d'un cément et d'unepartie éburnée
propres k moudre ou à écraser. Nous ne connaissons
même que les Dragonnes, parmi les Sauriens, qui
aient des dents à tubercules mousses. Les Iguanes et
quelques Monitors les ont tranchantes sur les bords et
quelquefois comme crénelées. Chez la plupart, elles
sont coniques. Mais comme en général on a emprunté
de la forme et du nombre des dents, ainsi que de leur
position et de leur longueur respective , les caractères
des genres, nous ne les indiquerons pas ici. Nous remarquerons
seulement qu'outre les dents dont sont
MUTHITION, digestion. I2Ï
garnis les bords alvéolaires des os de l'une et de l'autre
mâchoire, il en existe encore d'autres qui sont implantées
sur les os palatins et les ptérygoïdiens. C'est
L qu'on observe dans plusieurs Sauriens , comme les
Iguanes, les Anolis, quelques Lézards et plusieurs
Scinques. On retrouve ces mêmes crochets beaucoup
plus prononcés sur le palais des Couleuvres et de la
plupart des Serpens à mâchoires dilatables. On en voit
également sur la voûte palatine de plusieurs Batraciens
sans queue ; mais ces dents sont pointues et non
tu])erculeuses, ainsi qu'on l'avait cru en désignant plusieurs
variétés de dents de poissons fossiles, comme
provenant de Crapauds , en les désignant sous le nom
de Bujonites. Elles sont également très fines et en crochets
dans les Urodèles, et en particulier dans les Sirènes,
le Protée Axoloth et les Cécilles. Un caractère
particulier des dents coniques des Crocodiles, c'est
qu'elles sont creuses à la base, et que, dans cette cavité
delà base se développe le germe de la dent qui
doitsuccéder ; de sorte qu'à quelque âge qu'on observe
CCS animaux, sauf la grosseur et toutes les autres dimensions,
le nombre des dents est toujours le même,
et la disposition semblable dans chaque espèce. Dans
les autres Sauriens, les dents ne sont pas enfoncées
dans des alvéoles ; elles semblent être soudées par la
b.'ise et faire la continuité des os , et quand elles doivent
être remplacées, elles sont en partie détruites k
la base et poussées par d'autres germes qui se développent
latéralement. Dans les Batraciens et les Ophidiens,
les dents coniques du palais et des mâchoires
font partie des os auxquels elles se sont soudées, comme
cela s'observe aussi dans les Poissons.
Nous ne parlons pas ici des crochets k venin des
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