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232 HISTOIRE LITTÉRAIRE.
« chapitres, en y joignant des réflexions qui ne se
« rapportent pas k la science proprement dite; niais
« qui offrent alternativement les croyances les plus
« superstitieuses unies aux déclamations d'une philo^
« Sophie chagrine. »
G E S N E R . Il existe une g rande lacune dans l'histoi r e des
sciences depuis le quatrième jusqu'au neuvième siècle,
époque à laquelle les Arabes traduisirent heureusement
du grec les meilleurs ouvrages, et conservèrent
ainsi la tradition des faits les plus curieux, principalement
parmi ceux qui pouvaient avoir quelques rapports
avec la médecine ; mais dès la première moitié
du seizième siècle parurent quatre grands naturalistes:
Belon et Rondelet, en France ; Salviani, Italien , et
surtout Conrad Gesner, Suisse d'origine, qui, parmi
ses nombreux ouvrages, a consacré deux de ses livres
(1) à l'histoire naturelle des Reptiles. Cet auteur
est si célèbre dans les langues et dans les sciences
qu'on l'a surnommé le Pline de l'Allemagne, que
Boerhaave le désigne comme un prodige d'érudition
(monstrum eniditionis) , et Tournefort comme le père
de toute l'histoire naturelle, celui dont les oeuvres offrent
le magasin le mieux fourni (totius liistorice naturalis
parens ac velati promptuarium).
Ces ouvrages, dans lesquels on trouve des figures
gravées sur bois, presque toutes copiées, sont dispO'
sés par ordre alphabétique ; mais dans chacune des
histoires , l'auteur a suivi une méthode qui, par cela
aussi qu'elle est presque constamment lamème, donne
(1 ) Uistoria aìiimalium ^ lib. n,cìe Quadrupedibus oviparis, Tjgurl,
1554, f°. Ivib. V, de Serpentium juiturd, Ti^m'i, 1587, edit, posîlmm.,
f ,
AUTEURS GÉNÉRAUX. 233
beaucoup de facilités pour les recherches qui sont
très savantes. Ainsi, il disserte longuement sur la nonienclature
ancienne et nouvelle; il donne une description
fort détaillée de la forme, du lieu natal, des
inoeui'Sj des habitudes , des particularités anatomiques,
des usages économiques et médicinaux, et enfin
il rappelle l'histoire mythologique de chacun des animaux
dont il parle.
A L D R O V A N D I . Vers la fin du même siècle vécut Aldiovandi,
qui collecta pendant cinquante ans des objets
d'histoire naturelle, qui entreprit dans ce but de
grands voyages, et qui fit dessiner et peindre pendant
trente années consécutives les animaux qu'il put observer.
Il mourut aveugle à l'âge de soixante-dix-huit
ans, en i6o5. Les quatorze volumes in-folio qui composent
ses oeuvres ne furent publiés qu'après sa mort,
et par divers éditeurs. Ce fut en particulier en i64o
que Bartholomée Ambrosini, professeur à Bologne,
publia, sous le format in-folio avec des figures en bois,
les deux livres sur les Serpens et les Lézards (i).
Vingt-deux chapitres sont consacrés aux Serpens et
six seulement aux Basilics , aux Dragons et autres Lézards
la plupart fabuleux.
L'auteur est un compilateur ; il a extrait des ouvrages
grecs et arabes la plupart de ses descriptions,
qui sont très souvent incomplètes. Il s'étend beaucoup
sur la synonymie , la valeur étymologique des
noms, Il se montre tout-à-fait diffus et sans ordre,
(1) ULYSSIS ALDUOVANDI Serpentium et Draconum historioe libri duo.
Bonoaioe , cum indice memorabilium necnon variarum lin^ucfniui
locujjletissimo.
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Sii'