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i S a ORGANlSÀTIOÎf DES REPTILÉS.
sur eux avant qu'ils soient introduits dans le canal qui
mène de la bouche à l'estomac. Nous devons rappeler
cependant que, dans le plus grand nombre des Reptiles,
le conduit des narines aboutit non en arrière,
mais dans la partie moyenne du palais, quelquefois
même tout-a-fait en devant, et qu'il n'y a pas de voile
mobile, les Crocodiles faisant presque seuls exception
à cet égard. Il faut aussi savoir que la glotte, ou l'ouverture
du larynx dans la bouche, n'est pas recouverte
d'une soupape ou d'une épiglotte, ni même d'une
sorte de berse cartilagineuse, comme dans les Oiseaux,
et que son orifice correspond à peu près à la terminaison
des arrière-narines. Ces circonstances sont importantes
k conna î t r e , parce qu'elles sont en rapport avec
le mode de déglutition et avec celui de la respiration ;
aucun animal n'employant autant de temps à avaler,
que n'en mettent la plupart des Reptiles.
A l'exception des Cbélydes, toutes les Tortues forment
une section à part parmi les R.eptiles, par la
structure de leur bouche qui est un véritable bec tranchant,
recouvert d'une substance cornée, propre à
couper par fragmens l'aliment saisi, de manière qu'il
n'en reste dans la cavité de la bouche que ce qu'elle
peut contenir; aussi, ces animaux sont-ils presque les
seuls qui puissent se nourrir de matières végétales ;
les Chélonées ou Tortues marines, et les véritables
Tortues de terre, ont même une sorte de préférence
pour c e t t e nature d'aliment qu'on leur voit attirer avec
la langue et couper entre leurs mâchoires qui, quoique
cornées , offrent des rainures, des enfoncemens
et des saillies faisant l'office do dents ; d'autres ,
comme les Trionyx et les Émydes, semblent plus
spécialement rechercher les animaux vivans, qu'elles
NUTRITION, digestion. i3 3
s a i s i s s e n t a l'aide du tranchant de leur bec, et qu'elles
déchirent avec les ongles acérés et coupans dont leurs
pattes antérieures sont armées; quelques unes lancent,
pour ainsi dire, leur fête, supportée par un long
cou, jusque sur la proie; ou après s'être avancées en
tapinois, comme les chats, jusqu'à la distance calculée,
elles étendent subitement toutes ces parties pour que
l'action de leurs mâchoires puisse s'exercer d'une manière
certaine. Cependant les Cbélydes , dont les mâchoires
sont plates, sont obligées d'avaler la proie
qu'elles ont saisie, sans la diviser; sous ce rapport,
comme par la conformation générale de la tête et de l'os
hyoïde, elles se rapprochent des Crapauds et surtout
des Pipas; comme eux, elles sont forcées de se conten ter
d'uneproie de petite dimension, etpour ainsi dire calibrée
sur l'entrée de la bouche,'qui est fort large, à i a vérité.
Une circonstance importante, à ce qu'il paraît,
dans les moeurs de ces animaux, c'est qu'ils ne se déc
i d e n t à saisir la proie qu'autant qu'ils ont pu s'assurer
parles mouvemens qu'elle produi t , qu'elle est bien
vivante, car ils ne s'attaquent jamais aux cadavres.
Parmi les Sauriens on trouve de fort grandes différences,
suivant les genres, pour la manière dont la
nourriture est saisie et avalée ; on sait que les Crocodiles
et les Tupinambis poursuivent et attaquent les
animaux vivans, qu'ils s'efforcent de submerger,
et que lorsqu'ils les ont noyés, ils font en sorte de
les diviser par portions, à l'aide des dents, ou de
les broyer de manière à ce que les fragmens puissent
passer à travers l'isthme du gosier. Les Iguanes, les
Sauvegardes, et presque tous les Lézards, dont les
mâchoires sont garnies de dents, saisissent également
leur proie vivante ; ils la secouent vivement et l'étouril
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