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2 DE S REPTILES
saires, de quadrupèdes ovipares et de serpens. Ces
dénominations se sont même conservées dans nos
ouvrages français les plus modernes. Linné est le
premier qui ait réuni ces animaux en deux groupes,
sous le nom collectif d'AMPiiiuiEs.
C'était une erreur de cette époque ; car quelques-uns
de ces animaux seulement sont doués de la faculté de
vivre, tout à la fois ou successivement, dans l'air et
dans l'eau, et aucun ne jouit en même temps et constamment
pendant sa vie des deux modes suivant lesquels
la respiration s'opère dans lu'n ou dans l'autre
de ces fluides.
Hermann avait pris dans la langue grecque un mot
composé, fort difficile à prononcer, et qui heureusement
ne fut pas adopté ; car il aurait propagé des
idées fausses qui ont existé trop long-temps, et qui
font encore aujourd'liui proscrire indistinctement par
le vulgaire toute cette race d'animaux (l).
Lyonet d'abord (2), puis Brisson (3), proposèrent le
nom de Reptiles, en avouant qu'ils n'employaient cette
expression qu'à défaut d'une autre qu'ils auraient désirée,
et qui aurait mieux car-actérisé toutes les espèces
(1) Tahuloe qffinitatum ainmalium, pag. 258.
Kryei-ozoa, des mois y.p-jspo; et animal froid, livide, dégoùlant.
(2) Théologie des insectes de LESSER , lom. 1, pag. 91 , note 5.
Paris, i 745.
« Mais , dira-t-on, à quelle classe faudra-t-il rapporter les animaux
que je viens de nommer ? Je ne ferais aucune difficulté d'en faire
une clas.se à part, que l'on pourrait nommer, faute d'un nom plus
convenable, les Reptiles, en prenant ce mot dans un sens un peu
moins vague que celui qu'on lui donne ordinairement. »
(3) Règne animal divisé en neuf classes. Paris, 175C.
E T DE LEUR ORGANISATIOIÎ. 3
d'animaux réunis sous cette dénomination. En effet,
le nom de Reptiles, quoique dérivé d'un verbe latin
qui signifie je rampe, pouvait être appliqué sans res-
,triclion à tous les animaux qui se traînent sur le
ventile, soit par l'absence des pattes, comme les serpens,
soit à cause de leur brièveté, comme les lézards
et les tortues.
C'est par suite de l'adoption de cette dénomination
de Reptiles, imposée à toute une classe d'animaux,
que la partie de la Science zoologique, qui s'en occupe
d'une manière spéciale, a reçu le nom grec d'EupÉ-
TOLOGiE, qui signifie Traité des Reptiles (-1).
Dans l'état actuel de la science, les zoologistes
caractérisent les Reptiles par la phrase suivante, qu'ils
appellent diagnose, c'est-à-dire propre à les faire reconnaître
: animaux vertébrés, à poumons; à température
variable ou inconstante, sans poils, ni
plumes, ni mamelles.
En développant les termes de cette définition , on
voit que ces êtres animés, c'est-à-dire doués de la faculté
de se mouvoir et de sentir, ont une échine ou
colonne centrale , formée d'os empilés qui servent
à la fois de base à tout le squelette pour déterminer
la forme du corps et pour en faciliter le transport d'un
lieu à un autre, en même temps que ces os recouvrent
et protègent les organes nerveux principaux par lesquels
se transmettent les sensations et les ordres de
la volonté : que, de plus, ces animaux attirent l'air
dans des poumons, appareils membraneux dans lesquels
une petite quantité de fluide atmosphérique pé-
^ (1) Du mot V-iTàv, reptile, et ^¿y« , discours , traité. Le verbe
a/sTTSiv signifiant ramper, serpenter.
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