hi
2 6 ORGANISATION DES KEPTILES.
Le s vertèbres du cou varient beaucoup par Jeur
nombre. Il n'y en a pas du tout dans les Serpens ni
dans les Batraciens comme les Grenouilles et les Amphioumes;
les Caméléons n en ont que deux; mais il
y en a sept dans les Crocodiles, dans la plupart des
Saur iens , et au moins ce nombre dans les Cbéloniens.
Ija première vertèbre qui vient après la tête, et que
l'on nomme l'atlas, est toujours conformée de manière
à s'articuler en avant avec l'os occipital ou la partie la
plus postérieure de la tète au-dessous du trou qui
livre passage à la moelle épinière. Dans les Serpens, ce
mode d'articulation est absolument semblable à celui
qui s'observe dans les vertèbres suivantes, par un vrai
genou des mécaniciens; mais il en est autrement chez
la plupart des autres Fieptiles, dont les os de l'écliine
ne présentent pas un mode uniforme de jonclion et
de mobilité, ainsi que nous l'avons indiqué ci-dessus.
Dans les Tor tue s , par exemple, la région cervicale
étant la partie la plus mobile du t ronc, à peu près
comme dans les Oiseaux , le corps des vertèbres permet
des mouvemens très variés qui se prêtent à la
protraction et à la rétraction de l'ensemble, quand
l'animal veut faire sortir ou rentrer la tête sous la
voiite de sa carapace et dans l'intervalle ménagé audessus
du plastron formé par le sternum. Dans certaines
races de Reptiles, l'atlas est composé de pièces
qui restent presque toujours distinctes; on en compte
trois dans les Monitors, quatre dans les Chéloniens,
et même six dans les Crocodiles.
La poitrine, ou la portion du tronc qui vient immédiatement
après le cou, est la région qui présente
chez les Reptiles les modifications les plus remarquables;
elle est à peu près, comme chez les Oiseaux,
DU MOUVEMENT EN GÉNÉRAL. '27
disposée de manière que par l'absence d'un diaphragme
intérieur, elle recouvre non seulement les poumons
et le coeur; mais qu'elle contient en outre les premiers
viscères propres à la digestion tels que l'estomac, le
Îfoie, la rate. Cette circonstance établit, par le f a i t ,
' une grande différence d'une part entre les Mammifères
qui ont en arrière cette cloison charnue séparant
la cavité de l'abdomen de celle qui contient les principaux
organes de la circulation et de la respiration ; et
d'autre part avec les Poissons, chez lesquels les branchies
sont sous la têie et séparées des côtes par une
m e m b r a n e analogue, une autre sorte de diaphragme
semblable à celui des Mammifères, mais situé au-devant
du creux de l'abdomen.
Au reste, tous les Reptiles n'ont pas de côtes : tels
sont eu particulier les Batraciens sans queue comme
les Grenouilles; et même ceux qui ont une queue ,
comme les Salamandres, les Sirènes et les Protées ,
les ont tellement courtes que ce sont plutôt des apophyses
transverses vertébrales mobiles que de véritables
côtes, et en effet elles ne servent en aucune manière
a l'acte de la respiration. Chez tous les Sauriens
les côtes sont toujours très grrindes et fort distinctes ;
la plupart de ces os se joignent , au moins intermédiairement,
par des cartilages à un s ternum, pièce
pectorale osseuse opposée aux vertèbres au-dessous
desquelles cet os se trouve placé immédiatement sous
le ventre et dans la ligne moyenne. Cependant dans
les Crocodiles et les Tupinauibis les côies antérieures
sont , comme ou l'a di t , fausses ou asternales, parce
qu'elles ne se prolongent pas assez en avant pour atteindre
l'os pectoral. Dans les Dragons , les côtes
offrent uné autre particularité bien plus surprenante :