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3 6 o DES REPTILES.
deux genres des Émjdes et des Podocnémjdes, dont
les plaques que l'on voit sous le sternum varient pour
le nombre, étant de douze chez les premières et de
treize cliez les secondes (i).
La seconde sous-famille, celle des Pleurodères, a
fourni dans le nombre des ongles dont les pattes sont
armées, un moyen de séparer de suite les espèces qui,
avec d'autres caractères, n'ont présenté en particulier
que quatre ongles à tous les pieds : tel est le genre Chélodine.
Les autres en ont cinq : tantôt aux pattes de
devant et à celles de derrière, comme les espèces du
genre Pentonjx; tantôt aux pattes antérieures seulement,
car il la'y en a que quatre postérieurement;
mais chez celles-ci, ou bien les narines sont prolongées
en une sorte de tube ou de trompe, comme dans le
genre Chélyde ou Matamata , et la tête est plate, considérablement
déprimée,'bordée de franges; ou enfin
les narines sont simples, le museau est arrondi, et
c'est alors le genre Platémjde (2).
Les Tortues qui ne vivent que dans les grands fleuves
des pays chauds de l'Asie, de l'Afrique et de
l'Amérique, et que l'on a rangées dans la famille des
PoTAMiTEs, sont tout-à-fait distinctes, par leurs formes
et par leurs moeurs, de toutes les autres espèces
de l'ordre des Chéloniens. Voici leurs principaux caractères
: d'abord leur carapace osseuse est cachée
(1) Voici l'indication de la série naturelle des six genres qui composent
cette sous - fami l le : 5 Ci s tude; 6 Émyde ; 7 Émy s aur e j 8 Cynos
t e rne ; 9 Podocnémyde; 10 Sternothère.
(2) C'est dans l'ordre suivant que ces genres paraissent devoir
être rangés pour former une série naturelle ; ') \ Platémydej 12 Chélodine
j 13 Pemony x ; 14 Chélyde.
CHÉLONIENS EN GÉNÉRAL. 3 6 i
sous une peau molle, nue, sans écailles , à bords libres
et flexibles, détachés du sternum ; secondement, la
tête est revêtue d'une peau molle, sans apparence de
tympan au dehors; les narines sont prolongées en une
sorte de boutoir ; les yeux sont obliques, presque verticaux
; les mâchoires sont presque à nu, garnies en
dehors de replis de la peau, qui simulent des sortes
de lèvres flottantes et mobiles ; la langue est épaisse,
amincie sur les bords; le cou est long, cylindrique,
rétiMctile, à peau lâche, non adhérente; enfin les
membres aplatis et recouverts d'une peau sans aucune
écaille, étant composés de cinq doigts, n'ont réellement
que trois ongles , très forts, très solides, légèrement
convexes en dehors, quoique presque droits ,
et ils sont canaliculés en dessous, suivant leur longueur.
Ces ongles sont si remarquables qu'ils avaient
fait donner au premier genre, qu'on a bien décrit, le
nom de Trionyx, et que la famille a pu être désignée
sous celui de Triony cliidèes.
Toutes les particularités que nous venons d'énumérer
suffisent pour faire distinguer cette famille de
tous les autres genres ; les pattes palmées, à trois ongles,
les séparent des Chersites qui les ont en moignon
arrondi, et des Thalassites qui les offrent allongées
en palettes. Les lèvres charnues qui garnissent
les mâchoires, les dénotent, à la première inspection,
comme étant différens de tous les Chéloniens. Cependant
cette famille forme évidemment la transition
naturelle des Élodites, d'un côté par la Chélyde ou
Matamata, qui a les os des mâchoires presque à nu,
la carapace molle et presque flexible, le nez prolongé
en tube; et d'un autre côté, avec les Thalassites^ et