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tgo ORGANISAtlOÎÎ DÈS RÉPÏILÊS.
Oncroitgénéralementque cliezeux, la chaleur animale
est produite ou entretenue par l'acte de la respiration
qui admetla totalité du sang veineuxmisen circulationque
cette chaleur libre est le résultat de l'absorption
du gaz oxygène contenu dans l'air, qui disparaît en
effet et qui , devenu fluide, en se mêlant au sang qu'il
artérialise , abandonne, au moment où la combinaison
est intime, la matière de la chaleur qui le gazéifiait.
C'est ainsi que ces animaux réparent continuellement
le calorique qu'ils peuvent perdre par le contact des
corps moins chauds avec lesquels ils sont en rapport.
Les physiologistes sont aussi à peu près d'accord pour
penser que le calorique, lorsqu'il est en excès, se
trouve enlevé par l'évaporation des liquides, effet qui
s'opère plus ou moins rapidement par les surfaces de
la peau ou des poumons.
Les Reptiles, d'après ce que nous avons fait connaître
du mode de leur respiration et de leur circulalion
, ne pouvaient pas être régis par les mêmes circonstances,
puisque leur sang ne passe qu'en partie
parleurs poumons, et que ceux-ci sont arbitraires, ou
n'agissent pas d'une manière régulière et constante.
Il en résulte que dans nos climats tempérés, où l'air
atmosphérique est rarement élevé a une température
qui égale celle de l'homme, la plupart des Reptiles que
nous venons à saisir nous impriment une sensation de
perte de chaleur qui les a fait quelquefois désigner
sous le nom d'animaux à sang froid (HÉMACRTMEs).Cependant,
quand un Lézard ou un Serpent a été exposé
pendant quelques heures aux rayons d'un soleil ardent,
la peau de l'animal, par la chaleur qu'elle communique
à nos mains, témoigne qu'elle a subi et conservé
cet excès de calorique.
NUTRITIOBT, CliALEUR ANIMALE. i g t
Une autre particularité notable , qui dépend du défaut
de caloricité, c'est que les Reptiles ne peuvent
subsister que dans les climats dont la température est
élevée, au moins pendant un certain temps de l'année :
que les animaux de cette classe n'habitent que les régions
hyperboréennes ; que la plupart des genres, et
même des espèces , paraissent avoir leur existence
limitée aux latitudes chaudes ou tempérées ; que ceux
qui se trouvent dans les lieux où les degrés de chaleur
s'abaissent et s'élèvent par trop, à certaines époques
de l'année, suspendent alors, et pour ainsi dire volontairement,
leurs fonctions vitales, par une sorte de
sommeil ou de léthargie déterminés par ces retours réguliers
d'hivernation ou d'estivation. La tempéi-ature
des Reptiles se modifie dans certaines limites, à peu
près comme celle des milieux où leur corps est plongé.
La nature leur a concédé les moyens de s'opposer au
froid, qui suspend leur vie en les engourdissant;
comme à l'action trop vive d'une chaleur interne lorsqu'elle
n'est pas trop prolongée, ou lorsque les varialions
n'en sont pas trop subites.
C'est l'exhalation des fluides aqueux par la peau, ou
l'évaporation rapide de certains liquides absorbés,pour
l'accumulation desquels la nature leur a accordé des
réservoirs particuliers, qui donne à quelques espèces,
et, par exemple, aux Grenouilles , les moyens de résister
à la chaleur. Ces animaux, plongés dans une
eau dont on élèverait la température à quarante degrés
centigrades, ne pourraient y vivre plus de deux minutes,
même lorsqu'ils peuvent respirer librement,
tenant la tête hors du liquide ; tandis qu'ils supportent
l'action d'un air humide, àcette mêmechaleur, pendant
plus de cinq heures consécutives. Ce fait, observé
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