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1 0 0 ORGANISATION DES HEPTILES.
Les paupières sont des replis de la peau qui se
trouve comme fendue ou trouée dans la région où sont
les yeux. Elles font l'office de voiles mobiles ou de rideaux
qui peuvent se placer au devant de l'oeil pour
protéger sa surface contre les frottemens des corps extérieui's,
et pour s'opposer plus ou moins à l'entrée
d'une lumière trop vive, et à en modérer ainsi l'aciion.
Ou distingue deux sortes de paupières : les unes sont
évidemment la continuité de la peau extérieure amincie,
soutenue par de petits cartilages, et mises en mouvement
par des fibres charnues. Elles sont revêtues du
côté de l'oeil par une membrane particulière qui sécrète
une humeur muqueuse, et l'on trouve souvent
sur les bords de ces paupières, des pores par lesquels
suinte une humeur grasse. Il y a une autre sorte de
paupière à chaque oeil; celle-ci est simple et plus transparente,
on la nomme nyctifante ou clignotante; elle
se meut transversalement aux autres , et de dedans eu
dehors au-dessous d'elles. Cette paupière peut recouvrir
le globe en entier, même quand les extérieures
restent écartées.
Tout le devant de l'oeil et les parois internes des paupières
doubles ainsi que les deux surfaces de l'impaire
sont, dans le plus grand nombre des espèces à yeux
mobiles et vivant dans l'air, recouverts par une membrane
muqueuse qui est toujours humide et entretenue
dans cet état au moyen d'une humeur limpide sécrétée
pardes glandes particulières qu'on nomme lacrymales.
Une partie de ce liquide s'évapore, et ce qui en reste,
uni à une matière muqueuse, passe à travers des canaux
pratiqués dans l'épaisseur des paupières qui en
dirigent l'écoulement dans les cavités des narines ou
de la bouche.
SENSIBILITE, VUE. lù l
Les mouvemens des paupières et du globe oculaire
sont déterminés par autant de faisceaux de fibres charnues,
qui souvent forment des appareils assez compliqués
pour agir .sur les paupières et surtout sur le bulbe
(le l'oeil, que ces muscles font mouvoir su.r son axe et
dans tous les sens.
Les orbites sont des cavités pratiquées sur les parties
antérieures ou latérales de la face, et protégées par
des os dont le nombre et la disposition varient infiniment
dans les différentes classes, et quelquefois même
dans les genres et les espèces.
Toutes les parties dont nous venons de parler se retrouvent
en général dans les Reptiles ^ mais avec des
modifications que nous pourrions suivre successivement
dans l'ordre que nous venons d'exposer; mais
nous ne cherchons ici qu'à indiquer les grandes différences.
Nous aurons occasion de les faire connaître
avec plus de détails par la suite, en en étudiant successivement
les ordres, parce qu'alors les modifications
pourront offrir plus d'intérêt.
On peut dire en général que les yeux sont petits et
peu développés, souvent incomplets dans leurs annexes;
qu'ils manquent même,en apparence au moins,
dans les Typhlops, les Cecilies, leProtée Anguillard
et les Amphioumes; qu'on trouve les yeux plus
grands dans les Tortues, les Crocodiles, les Caméléons
, les Geckos; et les plus petits dans les Serpens,
les Pipas et les A mphisbènes ; qu'ils sont latéraux chez
la plupart, mais quelquefois comme verticaux dans
les Crocodiles , les Crotales, les Pipas. Une des particularités
les pins noîal)les est la disposition de l'oeil
dans les Serpens, car la cornée transparente fait en