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t a 8 OUGANISÀTION DES REPTILES,
de nouveau par une bave glutineuse, et soumise presque
immédiatement k l'acte de la déglutition. Nous
avons déjà annoncé que dans les Salamandres, les
Tritons et les autres Batraciens Urodèles, la langue
ressemble à celle des Crocodiles. El l e n'est pas libre,
et celte adhérence au plancher de la bouche semble
être d'accord avec la manière dont les animaux saisissent
leurs alimens sous l'eau.
Les dernières parties de la bouclie qui nous restent
à examiner dans les Reptiles, sont destinées à fournir
les matières muqueuses et liquides, en particulier
cette sorte de bave qui suinte des diverses surfaces,
qui non seulement lubrifient l'intérieur de la cavité,
mais même en recouvrent les matières alimentaires qui
y sont introduites pour être avalées plus facilement.
L'humeur muqueuse provient de cryptes ou follicules
dont toute la membrane interne de la bouche est
garnie , principalement sur la langue , aux gencives et
même sur le palais. On n'en a pas fait une étude spéciale,
mais on les a supposées par analogie. Il n'en est
pas de même A&syéri\.ah\es glandessalii^aires. Celles-là
ont été décrites. Telles sont les sublinguales, les susmandibulaires,
les sous-maxillaires, auxquelles il faut
ajouter les glandes qui sécrètent le poison chez certains
Serpens venimeux, et celles qui, après avoir
fourni à la surface de l'oeil l'humeur des larmes, laissent
pénétrer ce liquide dans la bouche , dont il peut
contribuer à humecter les parois.
La position, la structure et le volume de ces glandes
varient beaucoup, suivant que les espèces de Reptiles
sont obligées de couper ou de diviser les alimens dans
la bouche : ce qui exige une certaine quantité de salive
pour en former une pâte, comme dans les Tortues, ou
N t ' î n l T I O N , DI&ESTION. IS Q
suivant que la proie est avalée tout entière , sans être
altérée à sa surface : circonstance qui n'exige que la
production d'une matière gluante pour rendre le glissement
plus facile, comme on l'observe dans certaines
espèces de Serpens, tels que les Couleuvres et les
Boas.
Une circonstance plus importante à faire connaître ,
ei qui intéresse beaucoup la physiologie, c'estla sécrét
i o n de l'humeur venimeuse dont sont arméescertaines
espèces de Serpens. Qu'il nous suffise d'indiquer ici
que dans les Vipères , les Crotales, et dans plusieurs
autres, ce venin est sécrété par une glande dont le
tissu n'est pas conglobé, ou formé de petits grains réunis.
Il est produi t par une sorte de tissu mou , aréolé
et comme spongieux, d'où provient un canal unique
qui aboutit à la base d'un crochet canaliculé ou creusé
a l'intérieur par un conduit correspondant à une rainure
qui se prolonge jusqu'à la pointe d'une dent
souvent supportée par une pièce osseuse. Celle-ci se
meut, afin que la dent puisse se redresser ou se cacher
dans une cavité qui lui a été ménagée sur les parties
latérales du palais. La glande sécrétoire, enveloppée
d'un tissu fibreux, es! pour ainsi dire comprimée mécaniquement
par les os de la mandibule et par le
muscle crotaphite, lorsque les mâchoires tendent
à se rapprocher. Ou a retrouvé depuis quel([ue temps
d'autres dents canaliculées propres à insérer le poison
et placées sur d'autres parties de la bouche. Mous
les ferons mieux connaître lorsque nous traiterons de
ces genres de Serpens venimeux (i).
(1) DDVERNOY , Annales des Sciences naturelles, tome xxvi , page
113, pl. 5 ,10, et tome xxx, pl. 4.
REmLËS, I. 9
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