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»36 ORGANISATION DES REPTILES.
OU é touf f é , écrasé même dans quelques c a s , et ses os
sont rompus par les replis et les contractures du corps
du Serpent . Alor s seulement l'action alternative de
1 une et l'autre mâchoire s'exerce, comme les deux paleltes
d'une c a rde; les pointes crochues dont elles sont
armées font peu h peu avancer vers le gosier la proie
sur la surface de laquelle se dépose une bave gluante
qui la lubrifie pour la faire glisser plus aisément. '
Chez les Bat raciens , la nour r i ture, toujours de nature
anima l e , est saisie diversement par les espèces
suivant qu'elles appartiennent aux Urodèles qui conservent
leur queue pendant toute leur vi e , comme les
S a l amandr e s , les Tr i t ons , les Prot é e s , ou qu'elles
en sont privées , comme les Grenouilles et les autres
qu on nomme Anoures ; les premières saisissent les
animaux avec les bords des mâchoires et les retiennent
à l'aide des dents crochues dout elles sont garni
e s , et h la suite de mouvemens succes s i f s , elles les
attirent peu à peu vers le fond de la bouche pour les
faire engager dans l'oesophage sans pouvoir les diviser.
Dans les Grenoui l les , les Crapauds , les Rainettes,
la bouche est énorme par son ampleur et la largeur
de son orifice; mai s i c i , c'est, la langue gluante et si
bizarrement organi sée, comme nous l'avons di t , qui
peut être lancée, comme par une sorte d'expuition,
allongée et portée k une grande distance dans une position
renversée et rapidement rétractée, pui s ramenée
dans la bouche comme pour être avalée, pour ainsi
dire, avec la proie saisie qui s'y est collée et se trouve
t ransportée comme avec une pelle. L e petit animal
englué , écrasé, ou fortement compr imé , ne tarde pas
à franchi r le gos ier , et aussitôt commence l'acte de la
déglut i t ion, qui s'opère avec une rapidité ext rême.
IfUTRITÏON , DIGESTION.
Cet acte de la déglutition a déjà commencé dans la
bouche, et se continue jusqu' à ce que la proie ou
l'aliment soit parvenu dans l'estomac. Dans les Mammifères
on nomme pharynx, ou cavité du gosier, la portion
du canal commun qui offre à la fois les orifices des
arrière-narines, de la bouche, des trompes de l'oreille,
du canal aérien des poumons , enfin de celui des aliniens,
qu'on nomme oesophage. Chez les Rept iles il
n'y a pas de véritable pharynx : car les na r ines , ainsi
que la glotte, s'ouvrent dans la bouche , et l'oesophage
commence immédiatement après les mâchoi res ; ce sont
les muscles de ces parties , de la langue et surtout de
l'os hyoïde, qui commencent l'acte de la déglutition.
Cela est tellement évident chez les Chéloniens et les
Batraciens, que ces animaux emploi ent , comme nous
le ferons connaître par la suite , le mécanisme de l'action
d'avaler afin de forcer l'air destiné à la respiration
de pénétrer par gorgées dans la glotte et de là dans la
trachée, pour en charger la cavité des poumons .
Le canal qui porte le manger ou l'oesophage est plus
ou moins allongé ; c'est la première portion du tube
intestinal : il est composé de fibres contractiles ,
disposées par couches entrelacées en longueur et en
travers ou obliquement circulaires , qui ont une très
grande force. Dans le plus grand nombre des cas il
ne présente pas de portion dilatée d'une manière
constante , comme ce qu'on nomme le j abot dans
les Oiseaux ; cependant il est susceptible de beaucoup
¿extension ; dans les Serpens en part iculier, il peut
admettre une proie d'un très grand diamètre et s'élargir
considérablement.
Parmi les particularités les plus notables , nous indiquerons
les papilles cartilagineuses, comme cornées
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