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2 O 4 ORGAMISATIOW DES REPTILES.
volatiles qu'ils sécrètent en diverses parties du corps;
mais surtout qu'ils émettent par l'orifice du cloaque |
dans certaines circonstances. On trouve en effet dans
presque toutes les espèces, sur lamarge de l'anus età
l'intérieur, dans l'épaisseur de la base de la queue,
deux poclies ou vésicules plus ou moins étendues,
remplies d'une humeur particulière que l'on désigne
sous le nom de bourses anales. Elles ont été très bien
décrites par Bojanus, et dans les Crocodiles, par le
père Plumier. Ce dernier dit positivement que dans
l'état frais, ces sacs sont remplis d'une bumeur jaunâtre,
épaisse, qui porte une odeur de musc. Presque
tous les Sauriens et les Ophidiens en présentent de
semblables ; aussi, quand on saisit les Couleuvres, les
Vipères, et même les Orvets, ces animaux, par l'effet
d'une crainte salutaire, se bâtent-ils de laisser échapper
cette humeur, dont l'odeur pénétrante, désagréable
et très tenace, dégoûte la plupart des animaux qui les attaquent.
On n'a pas observé ces poches, ou du moins
elles n'ont pas été indiquées dans les Batraciens ; cependant
chez les Urodèles, les lèvres longitudinales du
cloaque qui se tuméfient et se colorent si diversement
à certaines époques, contiennent, dans leur épaisseur,
un amas de cryptes ou de petites glandes qui fournissent
une humeur particulière, dont l'odeur varie, et
qui dans certaines espèces deTritons, ressemble un peu
à celle que répandent les Insectes Coléoptères qu'on
nomme Coccinelles. Les Crapauds, les Salamandres
terrestres ont, outre les verrues poreuses dont la
peau de leur corps est parsemée , deux masses glanduleuses
situées sur les parties latérales de la tête, qu'on
a nommées des parotides, et qui , lorsqu'on les comprime
, laissent sortir, par de petits trous, des gouttelettes
d'une humeur jaunâtre et épaisse, qui porte une
F »U T I A X L O N , SÉCHÉTIOJNS, EXCRÉTIONS. 2OS
' odeur de musc. D'autres Reptiles ont des pores nombreux
répandus sur la surface du corps, situés autour
ou au centre même des écailles, disposés de la manière
la plus l'égulière. Les plus remarquables sont ceux
qui sont placés sur une même ligne, le long de la
partie interne des cuisses des Sauriens ; ils ont servide
caractères pour les genres par leur présence, et aux
espèces par leur nombre, qui varie de douze à vingtquatre;
on les nomme des porcs fémoraux. Les écailles
qui les supportent ont une autre forme que celles qui
les avoisinent, et sou.vent les bords du trou ou l'éc
a i l l e elle-même, sont d'une couleur différente. Ces
mêmes pores se retrouvent sur la marge antérieure du
cloaque dans les Ophidiens qu'on appelle Ampbisbènes,
et dans un genre de Sauriens qu'on trouve au
Brésil, et qui n'a que des pattes antérieures , nommé
à cause de cela Chirote. On a encore décrit dans les
Crocodiles, d'autres glandes qui existent sous la màclioire
inférieure et qui sécrètent une matière onctueuse,
comme une pommade d'un gris noirâtre dont
l'odeur rappelle celle du musc ; elle est contenue dans
une poche qui s'ouvre au dehors par une petite fente.
Parmi les odeurs qui émanent du corps des Reptiles,
il n'en est peut-être pas de plus remarquables que
celles qui sont produites par les diverses espèces du
genre des Crapauds. Déjà Roësel en a fait connaître
quelques-unes dans son grand ouvrage,et il les acomparées
tantôt à l'odeur de l'ail ou de sulfure d'arsénic
volatilisé, tantôt à celle du foie de soufre ou hydrosulfure,
ou même de la poudre à canon brûlée; pour
d'autres espèces, il a indiqué une odeur aigre qu'il a
dit analogue à la sensation que produit dans le nez la
vapeur du raifort, de la moutarde ou de la feuille
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