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6Ô OUGAîîIëATtOïf DES RËPTÎLËS.
Quant au derme, il est remarquable quë cliez la
plupart des Chéloniens il n'existe pas sur certaines
jwrties du corps, ou qu'il est réduit à une lame fibreuse
excessivement mince, appliquée comme un simple périoste
surles os de la tête et surles parties externesdes
vertèbres du dos , des côtes et du sternum. Les Tortues
molles, telles que les Trionyx et les Spliargis,
diffèrent seules à cet égard, comme nous le dirons
bientôt. Cependant le cou, les pattes, et le plus souvent
une grande partie de la queue , sout revêtus d'un
véritable derme flexible. Chez la plupart des Sauriens
et des Ophidiens le derme est encore exactement collé
sur les os externes de la tête ; mais partout ailleurs il
est flexible et presque toujours adhérent aux muscles.
Les Batraciens sans queue, tels que les Grenouilles, les
Rainettes, les Crapauds, forment seuls une exception
à cet égard, leur peau constituant une sorte de sac dans
lequel le corps est libre, l'adhérence ne se trouvant
qu'aux bouts des doigts, aux aines et aux mAchoires,
Le corps muqueux est très variable pour les couleurs
dans les Beptiles ; en étudiant les espèces, on
peut y retrouver disséminées toutes les nuances qu6
forme le prisme qui décompose la lumière ; ces couleurs
sont plus ou moins foncées et se joignent au
noir,, au blanc et quelquefois à l'éclat métallique,
moins brillant, à la vérité, que chez certains Poissons ;
mais cependant fort éclatantes dans quelques genres de
Serpens et de Lézards. Ces couleurs au reste varient
dans les divers individus , suivant l'âge, le sexe et les
époques de la vie. Quelques uns, comme les Marbrés
et les Caméléons , semblent pouvoir à volonté en
changer les nuances, les teintes et la disposition.
D'autres qui, comme les Prolées, quelques Amphis-
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bènes, sont appelés à vivre dans l'obscurité, présentent
cette sorte d'étiolement qui résulte de la privation de
la lumière, comme on l'observe dans les plantes, les
larves d'insectes et les vers intestinaux.
L'épiderme, ou la couche la plus superficielle, est le
plus souvent corné. Il est surtout remarquable par sa
nature dans quelques espèces de Tortues de mer qui
fournissent l'écaillé pour les arts. Les lames de corne
et quelquefois de matière osseuse sont tantôt placées
en recouvrement les unes sur les autres comme les
écailles de poisson, et elles sont quelquefois disposées
en quinconce comme dans les Orvets, les Scinques,
les Typhlops, ou placées régulièrement les unes à côté
des autres, de manière à former des anneaux ou des
verticilles comme dans les Ophisaures et les Chalcides.
Dans les Tupinambis ce sont de petits tubercules
granulés, distribués de la manière la plus régulière
sur la surface de la peau ; au centre on voit une
sorte de plaque bombée, ovalaire, enchâssée dans un
cercle de petits grains, à la manière des pierres dans
les mosaïques. D'autres Sauriens, comme dans les
Dragonnes et les Crocodiles, portent des écussons sur
le dos, des boucliers cornés ou osseux k carêne ou
arête saillante, ciselés, imprimés à la surface de
scissures , d'excavations régulières. Quelquefois ces
écussons osseux, munis d'épines, se trouvent réunis en
verticilles sur la queue, comme dans les Cordyles, ou
sur les cuisses ou sur la nuque. Dans d'autres cas elles
forment des lames verticales minces, placées le long du
cou, du dos et même de la queue, pour produire une
sorte de crinière chez les Iguanes, les Lophyres.
Dans les Lézards, de grandes écailles arrondies sont
disposées sous le cou comme des perles ou de pers
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