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3 1 6 ORGANISATION DES REPTILES.
curieux d'observations et de recherches importantes
sur l'influence de l ' immeur séminale, dans le develop,
pement des germes. C'est ce que nous ferons connaître
avec détails, quand par la suite nous exposerons spécialement
l'histoire de cet ordre de Reptiles.
Quant aux espèces de Batraciens qui conservent la
queue, et que nous avons nommées Urodèles, il y a
cette grande différence que les mâles ne saisissent pas
le corps de la femelle. Tantôt les deux sexes se rapprochent
intimement, les orifices de leur cloaque sont
à peu de distance ; tout porte à croire que la liqueur
séminale, abandonnée par l 'un, est absorbée par l'aut
r e , et portée sur les oeufs, qui sont ainsi fécondés à
l ' i n t é r i e u r , soit immédiatement avant la ponte qui ne
tarde pas à s'effectuer, soit même dans les oviductes,
o ù | r o n a trouvé des petits éclos, et prêts à sortir vivans,
et d'autres dans des états plus ou moins rapprochés
du développement qui rendait l'animal viable.
Tantôt le mâle, qui excite la femelle à pondre par ses
agacemens , se presse d'aller féconder successivement
chacun des oeufs dont il épie la sortie. Les Salamandres
dites terrestres sont dans le premier cas, c'est
ce qui les a fait regarder comme vivipares ; mais dans
la plupart des autres genres , les oeufs éclosent au dehors,
et toujours dans l'eau, et le mode du développement
des germes qu'ils contiennent, présente des
différences notables d'avec celui des têtards qui produisent
les Anoures.
Cependant, chez tous les animaux de cet ordre, les
embryons que renferment les oeufs vivifiés, éclosent
avec une forme tout-à-fait différente de celle qu'ils
prendront par la suite. Ils subissent, comme les Insectes,
des métauiorphoses ou des transformations SUCREPRODUCTION.
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cessives. En outre, cette première conformation que
présente l'animal à sa sortie de l'oeuf, se trouve encore
modifiée de diverses manières, suivant que le foetus
doit produire des Batraciens Anoures, ou des Urodèles,
comme nous allons l'indiquer.
Dans le premier âge ils ont tous, à ce qu'il paraît,
le corps allongé, avec une longue queue comprimée
sur les côtés, semblable à celui d'un petit Poisson,
seulement ils ont des branchies extérieures ; le plus
souvent ils sont aveugles, leur petite bouche est alors
munie de crochets ou d'une sorte de bec corné qui
leur permet de se nourri r de matières végétales qu'ils
doivent couper.
Chez les uns, ce sont les Anoures, les branchies
externes et visibles disparaissent, elles se trouvent
recouvertes par une membrane, placées dans une sorte
de sac sous la gorge, et l'animal respire tout-à-fait de la
même manière que les Poissons. Seulement son ventre
est énorme parla grande étendue du canal digestif, sa
lête se trouve confondue avec le tronc ; il a des yeux ,
des narines ; il est globuleux en devant avec une large
queue qui lui sert de nageoire; on le désigne alors
sous le nom de têtard^ tant sa lête paraît volucfiineuse.
Ses pattes postérieures semblent pousser lentement à
l'origine de la queue, et se développent d'abord, ensuite
les antérieures; la queue s'amincit, se raccourcit,
se détruit peu à peu et semble être absorbée ; la bouche
se fend, perd ses mâchoires coi-nées, elle s'élargit
considérablement; les yeux prennent des paupières j
le ventre s'allonge et diminue de grosseur; les intestins
eux-mêmes se raccourcissent ; les poumons intérieurs
se développent ; les branchies intérieures se
détruisent ; la circulation est tout-à-fait chaugée, et
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