lì DISCOURS
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sable que tout minéralogiste joigne aux premières
études de ces corps celles de leur structure physique,
de leur composition chimique, des causes probables
de leur formation et de leur gisement.
La science des botanistes n'est pas moins complexe.
Il ne leur suffit plus de reconnaître les plantes, de les
distinguer les unes des autres, de les nommer et d'être
instruits de quelques unes des propriétés qu'on leur a
attribuées. La Botanique a pris un plus grand essor : elle
a pénétré dans le mécanisme général de la structure des
végétaux et de celle de leurs diverses parties', en développant
leur tissu, en se livrant à l'anatomie de la
fleur, du fruit et de la graine. Elle a recherché les
causes et recoimu les effets des modifications qu'ont
éprouvées ces différens organes. Elle en a expliqué
les fonctions, et c'est ainsi qu'elle est parvenue à
établir, sur des bases bien plus solides, les rapports
qui lient les fomilles des plantes entre elles et les
particularités qui les distinguent. En combinant une
classification facile avec les aiTangemens en séries
indiquées par les analogies évidentes dans l'organisation,
on a créé pour la science des végétaux une
véritable méthode naturelle. Mais il faut avouer cependant
que si cette admirable disposition satisfait com.-
plètement l'esprit éclairé du naturaliste, elle exige
aujourd'hui des études généi-ales plus profondes qui
naguère étaient encore considérées comme accessoires,
mais qui sont maintenant jugées tout-à-fait
nécessaires et reconnues comme les vraies bases de
la science des végétaux.
ÎRÉLïMINi-IRB: ^
Quoique la Zoologie ait profité de l'heureuse impulsion
communiquée d'abord à la Botanique, sa»'
recherches ont pénétré plus profondément dans la
nature intime des animaux, et ses observations ont
obtenu des résultats plus imporlans. Comme elle
s'exerçait sur des êtres d'une structure plus compliquée,
dont les fonctions étaient modifiées davantage,
les causes et les effets de ces dissemblances observées
ont pu être, par cela même, beaucoup mieux appréciés.
L'étude des animaux étant devenue le sujet
d'examens innombrables, de curieuses observations
et même de découvertes positives, l'Anatomie et la
Physiologie comparées ont indiqué les seuls fondemens
solides sur lesquels pouvaient être établies de
nos jours les classifications zoologiques. La structure
des animaux et les modifications particuhères que
l'Anatomie a fait connaître dans les instrumens de la
vie et dans les fonctions diverses auxquelles chacun
de ses organes se rapporte, ont autorisé, nécessité
même des distinctions de classes jusqtie là négfigées
ou confondues entre elles, quoiqu'elles soient maintenant
reconnues comme parfaitement d'accord avec
l'ensemble de l'organisation et surtout avec les détails
de la conformation extérieure. Cette utile collaboration
de la science de l'organisme et de la Zoologie,
dont elle ne pourra plus être séparée désormais, date
seulement de notre époque. Cette voie, frayée d'abord
par Aristote, semblait abandonnée, mais elle est deyenue
une route large et facile sous la direction de
l'impiortel Cuvier, notre savant maître et ami,