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IIO ORGANISATION DES REPTILES.
De la Digestion.
Les Reptiles étant considérés d'une manière générale
d'après les différens modes dont ils s'alimentent
ou pourvoient à leur nourriture, on observe qu'ils
mangent et qu'ils boivent fort peu ; qu'ils peuvent supporter
de longs jeûnes et de grandes abstinences ;
qu'en particulier les espèces carnivoressont peut-ètrô
celles qui extraient le plus complètement et avec le
plus grand avantage tout ce qui est susceptible de
nourrir dans la proie avalée, qu'ils n'ont besoin de
remplacer qu'à de forts longs intervalles.
Bien peu d'espèces se nourrissent uniquement de
substances végétales, telles sont cependant quelques
Chélonées ou Tortues marines et plusieurs de celles
qu'on nomme terrestres et d'eau douce, ainsi que la
plupart desBatraciens sans queue, mais seulement dans
leur premier âge, ou lorsqu'ils sont têtards. Alors k
disposition de leurs mâchoires, qui sont tranchantes
et garnies de corne, facilite la division de l'aliment, de
sorte que l'orifice de leur bouche a pu être fort rétréci.
La plupart des autres Pveptiles sont carnivores, et
presque tous sont obligés de saisir et d'avaler leur
proie sans la diviser; parmi ceux-là il en est peu qui
recherchent les cadavres. Pour le plus grand nombre,
la proie vivante peut seule exciter la faim; elle doit
êti^e poursuivie agissante , attaquée et blessée h mort
pour être avalée ensuite presque entière et d'une seule
pièce. 11 en est qui on t la bouche largement fendue, et
qui peuvent y engloutir des animaux vertébrés ; tels
sont, parmi un grand nombre, les Chélydes, les Crocodiles,
les Serpens, les Crapauds, quelques grosses Gre-
NUTRITION, JblGESTION. ÎI I
nouilles, les Pipas : d'autres ont la bouche pour ainsi
dire calibrée; ils doivent se contenter en avalant de
petits animaux invertébrés, comme des Mollusques,
des Insectes, des Annélides ; tels sont les Lézards, les
Dragons , les Caméléons, les Scinques , les Orvets ,
les Tritons , les Protées.
Aucune espèce n'a des lèvres véritablement charnues
et mobiles ; les Trionyx ou Tortues des fleuves
ont cependant des replis de la peau dèstinés h recouvrir
des mâchoires tranchantes^, et peut-être h fermer
la bouche plus complètement. 11 en est de même de la
plupart des têtards de Batraciens, et dans l'état adulte
ceux-ci ont,pour lepliiSgrandnombre,la mâchoire inférieure
reçue ou engngée sous une peau molle qui recouvre
et borde la mandibule. D'ailleurs chez presque
toutes les espèces des nôtres ordres, la peau qui correspond
aux lèvres est solidement fixée aux os et presque
constamment revêtue d'écaillés cornées, qui doivent
émousser considérablement la sensation du toucher
qui réside dans ces mêmes parties , chez la plupart
des Mammifères. Celte privation des lèvres est une
circonstance qu'il fant noter, car elle sert à expliquer
pourquoi les Reptiles ne peuvent opérer la succion
des liquides, comme on l'a dit de quelques Serpens ,
que l'on a faussenient accusés de venir teter les vaches
ou d'autres femelles de Ruminans.
La bouche des Reptiles, comme celle de tous les
véritables animaux vertébrés , présente une fonte
transversale ou horizontale , située le plus souvent
a l'extrémité ou à la partie la plus antérieure de la
lace. Chez quelques espèces elle est placée un peu
en dessous ou cachée s o u s un prolongement du museau
; mais on n'en a pas encore observé chez lesquels
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