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l 8 o OUftANlSXTIOÎÎ CES RËPÎILÈS.
tend à dilater le poumon qui, par l'intermédiaire
de sa tracliée, admet aussitôt l'air; celui-ci s'introduit
pendant que se continue une inspiration qui s'opère
l e n t e m e n t , et qui dure plusieurs secondes. Cet air,
quand il a rempli son but et qu'il a été dépouillé de
son oxygène , est cliassé de la même manière, mais
par im mécanisme inverse qui est tout-à-fait dû à l'action
des muscles qui tendent à rapproclier les côtes
les unes des autres. Lorsqu'il est poussé un peu plus
vivement, il laisse entendre une sorte de vibration
q u i , le plus souvent, ne consiste que dans le bruit,
d'un soufflement. La respiration étant volontairement
accélérée ou retardée, les actions chimique et vitale
qui en résultent doivent être naturellement excitées
ou ralenties par cette cause.
Les Batraciens, sous le rapport des organes respiratoires,
forment, comme nous l'avons dit, le passage
naturel de la classe des Reptiles à celle des Poissons;
tous , dans le j e u n e âge, avalent l 'eau, ou du moins la
font passer dans la cavité de la bouclie avant de la
pousser sur les vaisseaux des branchies ; c'est un
mode particulier de respiration sur lequel nous allons
bientôt revenir. Cependant il est impor tant de reconnaître
qu'il existait ainsi, car le mécanisme suivant
lequel s'opère, pendant le reste de leur vie, l'entrée
de l'air dans les poumons, est resté le même et n'a
pas été modifié autrement que ¡"»ar l'oblitération de
certaines parties et par le développement de quelques
autres.
Tous les Batraciens, lorsqu'ils ont acquis la forme
qu'ils doivent conserver, ont deux poumons à l'intér
i e u r , dont la configuration, le volume et la structure
varient j mais comme leurs côtes, ou n'existent pas,
SUTRITION, UESPIRA-TION. l8 l
OU sont trop courtes, elles ne peuvent être mises en
action ni pour dilater ni pour resserrer la capacité de
ces organes ; aussi l'appareil destiné à faciliter la déglutition
a-t-il été , plus évidemment encore que chez les
Tortues, employé à l'acte de la respiration. Les muscles
qui agissent sur l'os hyoïde et qui occupent la
partie inférieure de la bouche, dans l'espace compris
entre les deux branches de la mâchoire, sont les puissances
mises en jeu pour faire mouvoi r le plancher de
celte cavité. Nous avons dit comment les narines s'ouvrent
presque directement par de simples trous ,
au devant du palais ; comment la langue, dans les espèces
sans queue, tel lesque les Grenoui l les,vient s'appliquer
comme une soupape sur les arrière-narines;
comment la trachée se termine par une glotte dans la
Louche. Rien donc n'est plus simple que la manière
dont l'air est attiré dans cette cavité, dont il s'y
trouve emprisonné et obligé de passer dans çette glotte
îi chaque mouvement de déglutition pour en charger
les poumons , par autant de coups de piston , de sorte
que, comme l'a expr imé Laurenii (l), la gorge produit
l'inspiration. Tousles faits observés démontrent celte
particularité de l'organisation , ainsi que nous aurons
occasion de le p rouver par la suite. ChezlesBatraeiens
qui conservent la queue, ou Urodèles, la langue,
quoique autrement disposée, facilite aussi ce mode
de respiration gulaire, et nous ne devons pas être plus
étonnés de voi r ici ladéglut i t ionservi r à la respiration,
que quand nous voyons l'Éléphant , lorsqu'il veut
hoire , employer le mécanisme de ses organes respiratoires
pour aspirer l'eau dans sa trompe et pour la
(1) Sjnopsü iíe/)íí/i'»ni, page 28 ; Vicaria gw/«.