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1 4 ORGANISATION DES REPTILES.
Parmi les Sauriens qui ont des doigts allongés, distincts,
séparés, terminés par des ongles crochus et
qu'on nomme des Eumérodes, la plupart peuvent
grimper avec prestesse et célérité , tels sont les Iguanés,
les Anolis; d'autres, tels que les Caméléons,
sont, comme quelques oiseaux , et en particulier
les perroquets ouïes pics, grimpeurs par excellence.
Ils semblent en effet construits essentiellement dans
ce but; les doigts de chacune de leurs pattes sont
réunis jusqu'aux ongles en deux faisceaux ou paquets
opposables, ce qui leur donne la facilité de
saisir parfaitement, d'empoigner les branches sur lesquelles
ils se fixent; mais cette conformation des pattes
est plus propre à affermir leur station sur des corps
cylindriques ou saillans, qu'à faciliter leur progression,
qui se fait toujours avec lenteur sur des plans
horizontaux.
Chez d'autres Sauriens très agiles, comme les Geckos,
la solidité de la station est en général favorisée
spécialement par la singulière disposition des doipts •
les phalanges étant élargies, aplaties en dessous el
garnies de petits coussinets mous , qui remplissent le
meme office que les pelotes qu'on observe sou. les
tarses de quelques mouches. C'est ce qui permet à ces
animaux d'adhérer et de marcher sur les corps les plus
lisses, et même de courir sous des plans solides, où
Ils restent à volonté immobiles, suspendus contre leur
propre poids. Quelques uns même ont en outre des
ongles crochus, rétractiles comme ceux des chats,
pour n'en pas user la pointe et ne s'en servir qu'au
besoin.
Cette même faculté de se soutenir ainsi avec les
pattes et de vaincre la gravité naturelle du corps, se
retrouve dans les Rainettes, du groupe des Batraciefls
DU MOUVEMENT EN GÉNÉE.AL, I5
sans queue, qui s'attachent et semblent se coller sous
les feuilles les plus lisses et les plus mobiles des arbres,
où elles se mettent en embuscade pour épier et
saisir les insectes ; mais dans ce cas, l'adhérence s'opère
à l'aide de la seule extrémité de leurs doigts, élargis
en forme de disques charnus, qui peuvent devenir
concaves au centre, pour produire ainsi l'effet
d'une soupape ou d'une ventouse.
Il est des Reptiles qui ne peuvent jamais quitter volontairement
les plans solides sur lesquels ils se traînent,
qu'en se laissant précipiter ; telles sont les Tortues
et quelques Sauriens , qui n'ont pas de pattes ou
qui les ont très courtes. 11 en est de même des Batraciens
qui ont une queue; mais d'autres s'élancent dans
l'air, en exécutant de véritables sauts qu'ils produisent
par des mécanismes divers. Chez les Grenouilles
et les Rainettes, c'est à l'aide des pattes postérieures
très développées, et ici les os et les muscles représentent
des leviers et des puissances don t la force est si prodigieuse
que 1 animal peut s'élever à une hauteur qui
excède au moins de vingt fois la sienne , et parcourir
dans l'air un espace qui peut avoir plus de cinquante
fois l'étendue de son corps. Chez quelques Serpens,
ce sont les vertèbres nombreuses et très mobiles qui
permettent à l'animal de se rouler en spirale et de se
débander tout-à-coup et avec violence, en s'appuyant
sur le sol pour s'élancer dans l'espace. Chez les Anolis
et les Dragons, parmi les Sauriens, la totalité du corps
et des membranes concourt à ce mouvement de projection
, par une extension subite et simultanée de
toutes les puissances motrices.
Comme certains mammifères à queue préhensile,
quelques uns des animaux qui nous occupent peuvent