8 4 ORGANISATION DES REPTILES.
res , distinctes, très rapprocliées, l'ime à droite et
l'autre à gauche ; c'est ce qu'on nomme les fosses nasales
, dont, les orifices extérieurs sont les narines.
Quoique ces organes soient très différons pour la
structure et les dimensions dans les Mammifères et
les Oiseaux , on trouve cliez tous une membrane muqueuse,
dite pituitaire, qui tapisse leurs cavités, et
on y observe , par la dissection , les dernières expansions
d'un nerf mou, spécial, le premier qui se détache
de l'encéjiliale pour se terminer entièrement dans
la membrane ; on le nomme le nerf olfactif.
Mais, quand on y réfléchit, les Reptiles se trouvent
dans une condition toute particulière, si on les compare
aux animaux des deux classes supérieures que
nous venons de nommer. Chez ceux-ci, la respiration
s'opère constamment d'une manière régulière et cont
inue, même pendant le sommeil; dans ce c a s i ' a i r ,
dépouillé de ses molécules odorantes au moment do
son entrée, avertit l'animal de la qualité du fluide
respiré. Chez les Rept i les , comme nous le verrons
plus tard, la respiration est arbitraire, et jusqu'à un
certain point volontaire; l'animal, dans le plus grand
nombre des ca s , fai t , à de longs intervalles, parvenir
de l'air en très grande quantité dans ses vastes poumons
, et l'action de ceux-ci s'exerce très lentement ;
en out re, l'entrée et la sortie de cet air a lieu très
brusquement ; l'animal n'en apprécierait guère la nature
ou les qualités que pendant cette courte période
de temps et dans des espaces éloignés. En outre,
quand on observe les moeurs de ces animaux, il est
facile de reconnaître qu'il est bien peu de circonstances
où les Reptiles soient dirigés par l'odorat dans la recherche
et le choix de leurs alimens, et même pour
SENSIBILITÉ , ODOR AT. 8 5
découverte des individus de leur race, à l'époque où les
«exes différens éprouvent le besoin de se faire connaître
mutuellement leur existence dans les mêmes
lieux.
Aussi l'appareil destiné à l'organe de l'odorat est-il
très peu développé chez les Reptiles ; les modifications
mêmes que présentent la disposition de leurs fosses
nasales sont-elles plutôt en rapport avec les différences
dans la manière dont s'opèrent chez eux la déglutition
et la respiration, qu'avec le besoin de percevoir les
odeurs, comme nous allons le voir en parcourant
dans chacune des familles l'organisation des fosses
nasales.
Dans les Tor tues , dont la respiration s'opère par
de petits mouvemens successifs de déglutition, l'air
pénètre, dans ce mode d'inspiration, par des conduits
simples, mais revêtus de la membrane pituitaire ; il
n'y a pas de sinus pratiqués dans l'épaisseur des os
voisins ; l'ouverture des narines, toujours humide, est
quelquefois munie d'une sorte de soupape mobile que
l'animal do t à volonté. Dans quelques genres, comme
dans ceux des Trionyx et de la Matamata, le museau
se prolonge en une sorte de trompe courte, mais que
l'animal peut diriger à la surface de l'eau pour y
respirer l'air, pendant que son corps est entièrement
submergé. Il est ici bien évident que le mode particulier
dont s'opère la respiration dans les Tortues qui
ont les côtes soudées entre elles , avec l'échiné et souvent
avec le s ternum, a seul modifié ces organes. L a
perception des odeurs n'aurait d'ailleurs été chez ces
animaux que d'un bien faible usage , relativement
à celui qu'on doit naturellement lui attribuer chez les
espèces qui en avaient un si grand besoin.
tu
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