ORGANISATION DES REPTILES.
les concavités se succèdent tour à tour. C'est ce qu'on
peut observer dans les Opliidiens, chez le plus grand
nombre des Sauriens, surtout dans la région de leur
cfueue, de même que cliez les Batraciens Urodèles. Les
Anoures et les Chéloniens diffèrent à cet égard, en ce
que cliez les premiers les mouvemens de l'échiné sont
très bornés, et que chez les Tortues les deux régions
du cou et de la queue sont seules susceptibles de mouvement
dans presque tous les sens, en haut, en bas et
latéralement.-
Chez la plupart des Reptiles , les éminences ou apophyses
qui surmontent les vertèbres ou qui sont placées
en dessous et la disposition de leurs facettes articulaires
qui s'emboîtent, s'opposent aux mouvemens
de la colonne centrale dans le sens de sa hauteur.
Chez les Serpens les os de l'échiné étant à peu près
tous semblables , ou de la même forme dans toute sa
longueur, les puissances motrices sont à peu près les
mêmes que chez les poissons voisins des Anguilles.
C'est sur les apophyses transverses des vertèbres, et sur
les côtes qui en sont de véritables prolongemens, que
viennentaboutir les faisceaux de fibres contractiles qui
pai^aissent être presque constamment la répétition les
uns des autres ; de sorte que connaissant les mouvemens
de l'une des vertèbres, on peut en déduire ceux
de la totalitéj et par conséquent concevoir ceux de
toute la masse du Serpent.
Cependant il y a dans les ordres de Reptiles de
fort grandes différences sous le rapport des muscles
de l'échiné; les vertèbres des Chéloniens, par exemple,
étant soudées entre elles dans la partie moyenne du
tronCj leur sternum étant aussi resté en dehors, on
conçoit que les muscles destinés ailleurs à mouvoir les
DU MOUVEMENT EN GÉNÉRAL. 4 3
os de cette région aient été oblitérés', et que ceux qui
nHssent sur la tête, sur la queue et même sur les membres
aient dit trouver à l'intérieur de la carapace les
points solides sur lesquels leurs fibres se contracteront
pour mouvoir ces diverses parties. De la sont
résultées pour ces muscles d'autres apparences, d autres
situations ; quoique par le fait leur analogie avec
ceux qni leur correspondent, et surtout leurs usages
soient restés à peu près les mêmes.
Nous croyons devoir encore relater quelques autres
particularités. Ainsi chez les Batraciens Anoures
comme chez les Grenouilles, ce sont les muscles du
bas-ventre, comparativement a ceux de la même région
chez les autres Reptiles, qui ont pris le plus de développement
: et en ce point ces animaux offrent quelque
analogie pour les parois de l'abdomen avec celles
des Mammifères. On peut d'ailleurs concevoir d'avance
que chezlesChéloniens les muscles abdominaux soient
peu étendus et même que ceux des côtes n'existent pas
du tout. D'un autre côté, chez ces mêmes Tor tues
le muscle carré des lombes , qui chez les mammifères
paraît principalement mouvoir les vertèbres lombaires
qu'il trouve fixes ici, agit en sens inverse en lirant à lui
l'os des îles qui est mobile, de même que le muscle
droit qui s'étend du pubis au sternum vient au contraire
mouvoir toute la hanche dans la plupart des
Chéloniens.
Les muscles destinés à mouvoir les différentes portions
des membres présentent un trop grand nombre
de variétés pour que nous essayons de les faire connaître
ici. 11 nous suffira de rappeler que ceux des
pattes antérieures manquent absolument dans les
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