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l 6 8 ORGANISATION DES UETTILES. ,
Dans les deux modes principaux de la respiration '
que nous venons d'indiquer, il se passe trois ordres
de phénomènes ou d'effets naturels , qui s'exercent '
constamment; ils varient beaucoup, surtout parmi
les Reptiles. Les premiers sont tout-à-fait mécaniques,
mais ils dépendent de la disposition appropriée,
mais variable , des os et des muscles , qui font l'office
de leviers et de puissances actives mises en jeu
pour attirer successivement des portions du fluide
et pour les mettre en contact avec les vaisseaux des poumonsoudesbrancliies.
Ils agissent ensuite pourles expulser,
et pour en appeler de nouvelles quantités dans
le même but. Aux seconds, que nous avons nommés
chimiques, se rapportent les modifications que le sang
éprouve dans l'acte respiratoire, pendant lequel du
gaz oxygène est absorbé, tandis que de l'eau et du gaz
acide carbonique sont dégagés dans des proportions
qui varient d'après le nombre et la grosseur des canaux
par lesquels le sang noir est poussé dans des
poumons ou dans des branchies dont l'étendue est sujette
à varier, et dans des intervalles de temps plus ou
moins rapprochés ou éloignés. La troisième circonstance
qu'il faut apprécier est l'influence que doivent
exercer sur l'existence de l'animal ces actions physiques
et chimiques, en tant qu'elles excitent ou ralentissent
la plupart des phénomènes de la vie ; la circulation
étant modifiée par la respiration , et déterminant
ainsi plus ou moins de mouvemens, d'excitation dans
la sensibilité, d'abondance et de variétés dans les sécrétions,
de chaleur naturelle, ou de résistance au
f r o i d , etc.
Les faits principaux relatifs à ces phénomènes seront
exposés, et résulteront de l'étude que nous allons
faire d'abord de la fonction respiratoire dans la
NUTRITION, RESPIRATION. 16 9
classe des Reptiles, comparée à celle des Mammifères
etdes Oiseauxd'une part, et de l'autre à celle des Poissons,
animaux avec lesquels certaines espèces semblent
former une sorte de passage ou de liaison naturelle.
Nous indiquerons ensuite les particularités qui
p o u r r o n t être offertes dans chacun des ordres que
nous serons obligés d'examiner successivement, tant
ils présentent de différences.
L'un des principaux caractères qui distinguent les
l^eptiles d'avec les Oiseaux et les Mammifères est le
mode de leur respiration, et les conséquences qu'il
entraîne. On sait en effet que dans ces trois premières
rhsses d'"animaux vertébrés, la respiration s'opère
dans des "poumons, organes vésiculaires dans lesquels
l ' a i r atmosphérique entre et sort par une seule et même
ouvertui-e ; que ces gaz, mis ainsi en contact médiat
avec le sang veineux , le font changer de nature en lui
donnant tous les attributs qui le rendent propre à parcourir
de nouveau l'économie animale, pour exercer
son influence sur toutes les parties dans lesquelles il
est distribué. Chez las animaux à mamelles et chez les
Oiseaux , le coeur est composé de deux appareils distincts,
mais tellement rapprochés qu'ils semblent se
confondre. Ce sont cependant , à vrai dire , deux
coeurs ; l'un veineux , occupant la partie droite ,
formé d'un ventricule et d'une oreillette , reçoit tout
le sang noir et le chasse en entier dans les poumons^
sans interruption et de la manière la plus régulière et
la plus constante. Mais dans le même temps et pour
ainsi dire par un seul mouvement , le second appareil
formant la partie gauche du coeur, qu'on nomme aortique
ou artérielle, et qui est également composée
d'une oreillette et d'un ventricule, reçoit d'abord et
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