122 OllGAIiISAîIOW DES REPÏIluES,
Vipères et des Crotales, et des dents canaliculées de
quelqpes autres espèces de Serpens venimeux. Ce sont
bien des sortes de dents creusées dans leur longueur;
mais on doit plutôt les considérer comme des instrumens
propres à inoculer une sorte de poison , et leur
disposition sera indiquée par la suite en traitant de la
glande venimeuse qui le sécrète, et surtout qnand
nous traiterons de ce groupe d'Ophidiens dans l'hisloire
générale de cette iamille.
La langue, ([ue nous devrions maintenant faire
connaître j est principalement mise en action par un
appareil osseux qui le plus souvent pénètre dans
l'intérieur de cet organe, en lui servant de Lase en
même temps qu'il aide à son action, ainsi qu'à la déglutition
et il la respiration. Nous avons cru nécessaire
de présenter ici quelques notions générales sur cet
appareil. Son ensemble est ordinairement désigné
comme un seul os qu'on nomme liyoïde ; mais il est
formé de pièces distinctes qui sont encore plus complexes
que dans les Oiseaux. En effet, chez les Reptiles
il commence à prendre les formes et les usages
qu'on 1 ui reconnaît dans les Poissons.
Cet appareil hyoïdien varie tellement dans les
genres et même d'une espèce h l'autre , qu'il nous a
2>aru impossible d'en faire connaître ici tous les détails
; mais nous indiquerons par la suite les ouvrages
où on pourra les trouver; nous dirons seulement qu'il
consiste en deux régions ; l'une moyenne, formée de
pièces souvent impaires qu'on nomme le corps de l'os,
et en pièces latérales symétriques qu'on nomme les
cornes : la plupart de ces portions restent cartilagiiieuses
, ou ne s'ossifient que dans certains points. Le
corps , ou la partie centrale , présente un grand
n u x r i ï i o m , d i g e s t i o n . i a 3
nombre de variétés depuis une pièce unique jusqu'à
^ et constamment l'impaire située en avant se
pTrte sous la langue. Des os latéraux , qu'on nomme
les cornes , les uns correspondent aux styloïdiens et
s e r v e n t à l'articulation avec le crâne en formant ou
e n t o u r a n t aussi l'entrée du canal charnu qui mène
(le la bouche à l'estomac ; les autres se portent eu
Ijas et soutiennent une sorte de goître ou de poche gutturale;
enfin les dernières se prolongent dans le sens
Je la trachée qui conduit aux poumons. Nous nous
bornerons à indiquer les modifications principales
offertes par les quatre ordres dePveptiles.
Dans les Chélonées , l'os moyen de l'hyoïde est impair
et unique, en forme de bouclier, prolongé en
avant en une pointe sous-linguale ; les deux cornes antérieures
sont forfcourtes, non articulées ; celles du
milieu ou intermédiaires sont plus longues et plus solides;
les postérieures sont moyennes en longueur et
presque cartilagineuses. Dans lesChélydes, la portion
médiane est formée de deux régions; l'antérieure, plus
large , reçoit les quatre premières cornes , à peu près
comme dans quelques Batraciens ; les antérieures sont
tiès courtes, soudées, et formant des apophyses; les
suivantes sont longues, articulées , composées de trois
pièces coudées, la seconde pièce centrale est grêle,
étroite , prismatique, et supporte à son extrémité
libre la troisième paire de cornes, qui sont longues et
forment un stylet courbé en arc , dont la pointe reste
cartilagineuse. Dans les Trionyx, il y a sept pièces
moyennes et seulement quatre grandes cornes articulées.
Dans le Crocodile, Fhyoïde est analogue à celui des
Chélonées. Il est formé au coatre d'une large plaque
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