i a 4 ORGANISATION DES REPTILES.
cartilagineuse, bombée en dehors ou en des sous , et
concave supérieurement pour loger le larynx ; il ne
porte que deux cornes articulées bien distinctes. Chez
les autres S aur i ens , l'hyoïde a généralement beaucoup
plus de rapports avec celui des Oiseaux ( i ) . Le
corps est grêle et pénètre en devant dans la langue;
il porte deux ou ti^ois paires de cornes grêles , cartilagineuses
, souventrecourbées sur elles-mêmes, surtout
celles qui soutiennent la peau du fanon ou du goitre
chez les Iguanes, Dragons, Lophyres, etc. ; c'est dans le
Caméléon que la partie antérieure qui pénètre dans
la cavité de la langue à sa ba s e , offre le plus de longueur
et de ténuité.
Dans les Ophidiens , l'os hyoïde a les plus grands
rapports avec celui des dernières espèces de Saur iens ,
seulement la partie antérieure est double , et les deux
longs filets osseux qui la forment se terminent par
des cartilages pointus , qui s'introduisent parallèlement
dans le tissu charnu de la l angue, et qui se trouvent
séparés entre eux par le muscle hypoglosse.
Dans les Bat raciens , qui offrent , comme chacun le
sait aujourd'hui , le passage évident de la classe des
Reptiles à celle des Poissons , la conformation de
l'hyoïde et les changemens qui s'y opèrent à l'époque
où ces animaux prennent une autre manière de respi
rer , est très curieuse à étudier ; elle a donné lieu à
de savantes recherches publiées successivement par
M. Cuvier (2) , et par MM. Dugès (3) et Martin
(1) Voyez CuviEK, Reptiles fossiles, tome v, 2" partie, p a j . 280,
pl. XVII du n° 1 à 8.
(2) Jdem, ibidem , page 306, du n° 8 à 27.
{3) Dcgbs, Mém. des Sayan» étrangers,Institut, pl. 3 , 1 5 , 1 4 , 1 3 .
NUTRITION, DIGESTION. t a S
Saint-Ange ( 0 - On peut di r e , d'une manière générale,
que , sous l'état par fai t , les parties centrales et
latérales peuvent être comparées à celles des autres
R e p t i l e s , mais les modifications sont trop nombreuses
pour qu'elles puissent être indiquées dans cet exposé
général.
La langue , dont nous avons déjà indiqué les dispositions
et les variétés les plus remarquables en traitant
de l'organe d u g o u t , ne sera considérée ici que
sous le rapport de ses mouvemens et comme aidant
s o i t à saisir rapidement les al imens , soit à les mouvoir
dans la bouche avant qu'ils soient avalés. A cet égard,
les Reptiles varient beaucoup entre e u x , d'après les
ordres auxquels ils se rappor tent , et même dans ces
groupes quelques u n s , comme ceux des Sauriens et
des Batraciens, présentent-ils d'assez grandes dissemblances.
Les Chéloniens ont pour la plupart la langue charnue
, à peu près comme celle des Perroquets ; elle
remplit toute la partie inférieure de la bouche , et se
trouve pour ainsi dire moulée dans la concavité du
bec inférieur; c'est même dans cet ordre que le tissu
de la langue est le plus charnu ; et comme elle a plus
de largeur et d'épaisseur, quoiqu'elle soit courte , les
différens muscles qui la forment sont-ils plus faciles
à distinguer.
Parmi les Sauriens , les Crocodiles ont une langue
large, mais très peu mobi le, car elle paraît adhérente
par la membrane muqueuse qui provient des
gencives et parce qu'elle estretenue également par l'os
(1) Martin Saikt-Ance, Anuales des Sciences naiurellcs,
tome xxiv, décembre 1831, pl. 19 , 20, 21, 25, 20,
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KM