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a 1 8 ORGANISAXIOW DES REPTILES.
l'animal est devenu terrestre et carnassier, d'aquatique
et d'herbivore qu'il était.
Ciiez les autres, qui sont les Urodèles, les brancliies
externes du têtard persistent ; elles ne deviennent
jamais intérieures ; elles restent à découvert
comme des franges collaires; elles s'oblitèrent seulement
h mesure que les poumons aériens se développent
dans l'abdomen, et qu'ils admettent l'air extérieur.
L'animal, d'abord aveugle, prend des yeux, sans
paupières mobiles. Mais dans cette famille, ce sont les
patles de devant qui se montrent les premières, puis
paraissent celles qui sont à l'origine de la queue; le
plus souvent les brancliies s'oblitèrent ou s'effacent,
insensiblement, en laissant leurs traces, à mesure qae
les poumons se développent à l'intérieur, mais la
queue ne disparaît jamais ; la bouche et les intestins
subissent h peu près les mêmes transformations que
chez les Anoures.
Quelques genres parmi les Urodèles semblent conserver,
pendant la durée de leur existence, cet état
embryonnaire dont nous venons de faire connaître les
phases. Ainsi les Sirènes gardent leurs branchies
et n'ont*que les deux pattes antérieureschez les Pilotées
et les Amphioumes, on voit des pattes postérieures
à l'état plus ou moins rudimentaire ; mais dans les
Salamandres, les Ménopomes et les Tritons, les brancliies
finissent par disparaître complètement.
Nous avons dit déjà que, dans tous les Reptiles, il
n existe qu'une seule issue pour le résidu des alimens,
le liquide sécrété par les reins et pour les organes génitaux.
C'est l'orifice extérieur du. cloaque, dont la
forme varie et devient jusqu'à un certain point une
sorte de caractère naturel, il est en effet arrondi dans
REPUODXJCTIOÎf. 2i g
la plupart des Chéloniens et chez les Batraciens sans
queue ; tandis qu'il présente une fente tantôt transversale,
comme dans les Saui^iens et les Ophidiens, tantôt
au contraire tout-h-fait en longueur dans les Batraciens
Urodèles.
Chez les mâles qui ont des organes apparens au
dehors, dans quelques circonstances, on peut établir
cette distinction que les uns, comme les Tortues et les
Crocodiles, ont un pénis unique protractile et rétractile
dans le cloaque, avec des muscles destinés à produire
ces mouvemens. Le tissu qui les forme est vasculaire,
delà nature de ceux qu'on nomme érectiÎes.
Cette tension et ce relâchement sont dus h l'abord rapide
du sang qui peut y stagner. La surface de ce corps
qui correspond au gland, est couverte de papilles
molles, douées très probablement d'une grande sensibilité.
On voit au milieu un sillon longitudinal le long
duquel, par la disposition de l'organe, l'humeur prolifique
peut s'insinuer et glisser de manière à être lancée
dans un canal pratiqué au milieu d'un gorgeret insinuateur.
Chez les Serpens et les Lézards, la semence paraît
être dégorgée directement du cloaque du mâle dans
celui de la femelle, et le rapprochement intime des
deux individus être facilité et maintenu par deux appendices
érectiles qui sortent des parties latérales du
cloaque du mâle , et qui sont hérissées d'épines ou de
petits crochets rudes recourbés, destinés à être retenus
dans les parties correspondantes de celui de la
femelle.
Nous n'avons pas besoin de répéter qu'il n'y a aucun
organe externe mâle, pas d'apparence de pénis dans le
cloaque des Batraciens.