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354 DES REPTILES.
Lords des petites rivières. La plupart plongent et nagent
avec facilité , c'est ce qui leur a valu le nom de
Paludines, ou d'ÉLoniTES (i).
Comme nous venons de le dire, cette division réunit
un très grand nombre d'espèces qui ont pu être facilement
distribuées en deux sous-familles, d'après la
manière dont la tète et le cou de ces animaux se placent
entre la carapace et le plastron, au moment où la
rétraction s'en opère, ainsi que celle des membres.
La forme générale de la tête et la disposition des yeux
se joignent encore pour autoriser cette sorte de distinction.
Dans l'pne des sous-familles en effet, celle qu'on
nomme les Cryptodîîiies (2), ou h cou cacbé, la tête est
conique, très élevée, souvent quadrangulaire, les yeux
sont latéraux, le cou n'est pas très long, et il se brise
ou se plie, pour ainsi dire en Z , pour faire rentrer la
tête dans la ligne moyenne, au devant de la carapace,
qui est peu écbancrée sur les côtés.
Dans l'autre sous-famille, celle des Pleurodères(3),
ou à cou sur le côté ; la tête est généralement aplatie,
déprimée, les yeux sont en dessus et quelquefois presque
verticaux; l'intervalle entre la carapace et le
plastron est fort étendu dans le sens de la largeur, et
a peu de hauteur verticale, et c'est dans cet intervalle
que vient se loger le cou, en général allongé et
aplati, qui se courbe et se contourne dans le sens horizontal.
(1) E),!)?, marais; eAcoSe; , in pahides qui versatur.
(2) lipurvzoi, caché; occulius, abditus, tegendus-, odp'o, cou; Collum
anlerius, ceri^ix.
(3) de côté ; ad latus-, Zûpn, cou.
CHÉLONIENS EM GÉMÉUiL. 355
Voilà donc quatre grandes familles dont les caractères
sont assez nettement prononcés ; mais , d'après
l'examen que nous venons d'en faire, l'ordre naturel
n'est point indiqué, et les rapports que les espèces
peuvent avoir les unes avec les autres et même avec
celles des ordres qui suivent, ne seraient pas conservés.
C'est pour obvier à cet inconvénient du système,
que nous placerons dans l'ordre qui va suivre ,
l'énumération de ces familles et des genres qui s'y
rapportent.
D'abord les Tortues terrestres, les véritables Tortues
ou Chersites : la conformation de celles-ci conduit
, d'une manière presque insensible , aux formes
de plusieurs espèces aquatiques ou Élodites, par le
genre qu'on a nommé Cistude, et qui est rapporté à
la sous-famille des Cryptodères. L'un des genres placé
le dernier dans ce groupe, mène également à la sousfamille
des Pleurodères; parmi celles-ci les Matamatas
ou Chélydes, dont la carapace est très déprimée
et dont les moeurs sont tout-à-fait aquatiques, les os
des mâchoires presque à nu et le nez prolongé en
trompe, semblent faire le passage aux Tortues molles
ou Trionyx, autrement dites des fleuves ou Potamites,
Enfin celles-ci ont beaucoup de rapports de moeurs
et d'habitudes avec les Tortues marines, ou Thalassites,
qui elles-mêmes, comme nous le dirons quand
nous traiterons des Chélonées , paraissent avoir quelques
ressemblances dans leur organisation avec les
premiers Sauriens, ceux de la famille des Crocodiles.
Les Chersites, ou Tortues terrestres, ont pour caractères
essentiels les particularités suivantes H^ les
pattes courtes, arrondies en moignon, dont les doigts
ne sont point distincts en dehors; 2° les mâchoires
a3.
•H.