Il 1
1 ^
, 'H
iSl ti < X f
l3o OK G A N I S A T I O N DES REPTItES.
Les muscles j ou les agens qui sont destinés à mouvoir
tous les os, les cartilages et les autres parties de
la Louche que nous venons d'énumérer, agissent en
particulier sur la mâchoire, quelquefois sur les os de
la mandibule et sur la langue, soit directement, soit
par l'intermédiaire de l'hyoïde. Au reste, parmi les
os delà &ce, il n'y a guère que la mâchoire inférieure
qui soit mobile, à l'exception de la plupart des Serpens.
Les faisceaux de fibres charnues sont à peu près
analogues. Ainsi on retrouve un ou plusieurs crotaphites
ou temporaux qui naissent des parties latérales
du crâne, et qui viennent en grande partie s'inséi-er sur
le bord supérieur de la mâchoire, en avant de l'articulation
condylienne. Ce muscle est très fort chez la
plupart, parce qu'il remplace le plus souvent le masséter.
Dans les grandes Tortues de mer, et chez beaucoup
d'autres Chéloniens, il est placé sous la voûte
que forment par leur réunion l'os jugal avec le frontal
postérieur; aussi ces animaux ont-ils une force prodigieuse
lorsqu'ils serrent un corps solide entre leurs
mâchoires. Les ptérygoïdiens, qu'on retrouve très distinctement
dans les Serpens qui font mouvoir leurs
mâchoires de devant en arrière, sont généralement à
peine indiqués chez ceux des Reptiles dont les mâchoires
, par leur mode d'articulation , ne peuvent
exécuter aucun mouvement de protraction ou de rétraction.
Il en est autrement du muscle digastrique ou
mastoïdo-maxillaire. C'est en général un muscle court
et très fort qui ne s'insère pas vers la jonction des
branches de la mâchoire, mais tout-à-fait en arrière
de leur articulation , sur un prolongement de l'os, qui
est surtout très remarquable,comme nous l'avons dit,
chez les Crocodiles, où cet os a réellement plus de
N U T R I T I O N , DIGESTION. L3 X
longueur que le crâne auquel il sert de point d'appui,
lorsque la bouche vient à s'ouvrir. La mâchoire inférieure
ne pouvant s'abaisser, c'est la supérieure qui
s'élève. Ce même muscle offre de semblables insertions
dans les Tortues, chez la plupart des Sauriens et jusque
chez les Batraciens.
Il y a trop de modifications des muscles des mâchoires
chez les Serpens, pour que nous essayions de
les faire connaître ici. On conçoit qu'il a fallu des
agens pour porter en avant les mandibules et les prémandibulaires
sur lesquels sont soudés les crochets
à venin ; que d'autres étaient nécessaires pour les ramener
dans l'état primitif; qu'ilyen apour rapproclier
et pour écarter les os mandibulaires et toute l'articulation
maxillaire. Aussi en trouve-t-on de très particuliers
qui proviennent des vertèbres, des côtes (i).
Les muscles qui agissent sur la langue et sur l'os
hyoïde ne sont pas moins compliqués ; ils présentent
des variétés en si grand nombre dans les ordres et
même dans les différens genres, que nous avons craint
d'entrer ici dans ces détails, qui sont tout-à-foit anatomiques
et exposés ailleurs avec beaucoup de précision
(2).
Après avoir indiqué ainsi la structure de la bouche
et des parties qui concourent à la former, nous allons
raconter, d'après nos propres observations, comment
s'exécutent, dans chacun des ordres, la préhension
des aliniens et les actions diverses qui sont exercées
(1) DUVEUNOÏ, Annales des Sciences naturelles, lome sxvi,
1830, page 113, pl. 5 à 10.
(2) DUGÈS, même ouvrage, tome xn, 1827, page 337; CUVIER,
Leçons d'Analooiie comparée, lorae m, page 252.
9 -
Il .!•
, i
t''ti
0|"K