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son cartilage de prolongement. La membrane piiuitaire
esl, molle, muqueuse, et le plus souvent colorée
en noir. Le nerf olfactif s'y distribue en entier, et on y
a aussi trouvé des rameaux de la cinquième paire, provenant
de la brandie oplitlialmique. Il n'y a pas de sinus
dans l'épaisseur des os, et à peine trouve-t-on des
rudimens de cornets, l'os etbmoïde étant lui-même
peu étendu.
5° Le Goût. Cet organe, chez les Chéloniens, est
évidemment plus propre h la perception des saveurs
que dans les autres Reptiles, et cela tient à cette circonstance
quel'animal mâche réellement la nourriture
et qu'il doit pouvoir savourer ses alimens. La langue
est toujours épaisse , charnue , très motile et formée
par des muscles nombreux; cependant elle ne sort pas
de la bouche, dont elle remplit toute la cavité^ et probablement
elle est destinée à s'appliquer sur les arrière
narines, pour favoriser la déglutition de l'air
dans l'acte de la respiration. 11 y a des glandes salivaires
et des nerfs provenant, comme dans les animaux
supérieurs, du grand hypoglosse, du rameau lingual,
de la cinquième paire et du glosso-pharyngien. D'ailleurs,
la surface de cette langue offre d'assez grandes
différences de texture dans les espèces de chacun des
genres. Ainsi, dans les Thalassites, elle est lisse à sa
surface; elle est longue, relativement à sa largeur, et
son extrémité libre est arrondie. Dans les Potamites,
comparativement à sa longueur, la langue est plus
large, et quoique assez épaisse au milieu, elle s'amincit
sur les côtés; sa surface est lisse ou très faiblement
plissée , mais dans le sens longitudinal. Les
Elodites ont la langue courte , triangulaire , molle et
épaisse, et on remarque généralement beaucoup de
SENSIBILITÉ, GOUT, OUIE, TUE. 3()()
plis dans sa longueur. C'est dans les Chersites que la.
surface de la langue présente le plus cette apparence
villeuse ou papilleuse qui s'observe chez les animaux
dont le sens du goût paraît être le plus parfait : la pointe
en est aiguë, et l'épaisseurdela totalité estremarquable.
4° Le sens de l'Ouïe. Quoiqu'il n'y ait point d'oreilles
apparentes chez les Chéloniens, l'organe n'en
existe pas moins, et il est parfaitement développé. La
caisse intérieure contient de l'air qui y pénètre par la
gorge. Il y a un long osselet qui se rend de l'intérieur
d'un canal osseux jusque sous la peau du crâne où son
extrémité est élargie en une sorte de disque cartilagineux,
et se confond avec la niasse du tissu qui bouche
cette sorte de conduit auditif. L'autre bout de cet osselet
de l'ouïe, qui est grêle au milieu, pénètre dans la
caisse et s'y élargit également pour remplacer l'étrier.
On y trouve un rudiment de limaçon, des canaux sémicirculaires
au nombre de trois, un labyrinthe, un
véritable nerf acoustique cl plusieurs rameaux nerveux
accessoires.
Cependant en apparence, les Tortues ne paraissent
pas douées de la finesse de l'ouïe. Il est vrai que la plupart
n'ont pas la faculté de produire des sons : comme
elles sont souvent placées dans l'eau, la transmission
du bruit se fait peut-être d'une toute autre manière
que chez les animaux aériens qui, pour la plupart,
ont un conduit auditif interne, souvent augmenté au
dehors par un cornet acoustique qu'ils peuvent diriger
vers les lieux d'où partent les sons. Enfin tous
les Chéloniens sans exception sont privés non seulement
de ce cornet, mais même de tympan extérieur.
5° La Vue. Toutes les espèces connues dans
l'ordre des Chéloniens sont douées de ce sens ; il est