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i%6 OKGANISATION DES REPTILES.
hyoïde. Les autres genres offrent de nombreuses différences.
Ainsi dans quelques Geckos, et particulièrement
dans les Tockaies et les Uroplates, cet organe
a de grands rapports avec ce qui existe dans les Crocodiles
et dans les Salamandres ; tandis que dans les
Iguanes, les Dragons , les Sauvegardes et même les
Lézards , la langue peut sortir de la bouche , servir
à laper et se mouvoir en dehors pour nettoyer les lèvres.
Enfin dans les Caméléons la langue est un appareil
très singulier : c'est quelque sorte un tuyau
charnu, cylindrique, semblable à un ver de terre,
qui peut sortir de la bouche et être lancé rapidement
à une distance presque égale à celle de la longueur du
corps; son extrémitélibresetermineparundisqueconcave,
visqueux, qui sert de moyen d'attraction, parce
que, poussé sur les insectes et les autres petites proies
vivantes, celles-ci y adhèrent, et l'animal retirant rapidement
la langue, les amène ainsi dans la l)ouchepour
y être divisées par les dents ou avalées tout entières ,
le fourreau de la langue dans lequel pénètre l'hyoïde
se repliant et formant alors im bourrelet charnu sur
le plancher de la bouche. Quoique la forme de la
langue soit bien différente dans les Mammifères qu'on
nomme Fourmiliers , et dans les oiseaux du genre
des Pics , il y a de l'analogie dans la manière dont
cette langue est portée au dehors et par le fourreau
charnu qui la revêt et qui la fait rentrer dans la
bouche , où elle se replie de la même manière.
Chez les Serpens, c'est une disposition analogue,
mais bien moins développée. Il y a aussi une gaîne cylindrique
charnue; mais l'extrémité de cette langue
est fourchue ou divisée en deux pointes mobiles, vibrantes,
susceptibles de se m o u v o i r indépendamment
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NUTRITION, mGEStiON. 12^
l'une de l'autre, de s'écarter et d'être lancées pour ainsi
dire : ce qui la fait regarder par le vulgaire comme une
sorte de dard auquel même quelques peintres ont donné
dans leurs tableaux la forme d'uii fer de flèche. Le vrai
est que cette langue est molle , humide , très faible, et
que l'on a fait des conjectures, plutôt sur les usages auxquels
on l'a cru destinée, que sur l'utilité réelle dont
elle peut être aux Serpens dans l'acte de la déglutition;
car les Serpens ne mâchent jamais leurs alimens.
Dans les Batraciens, on trouve deux dispositions
principales pour la langue. Chez la plupart des Anoures,
ou de ceux qui sont privés de la queue, la structure
est tout-à-fait anomale, ainsi que son mode d'insertion
, dont il n'y a aucun exemple chez les autres
animaux vertébrés. Cette langue, qui est très molle,
presque entièrement charnue , n'est pas soutenue à sa
base par l'os hyoïde. Son attache est tout-h-fait inverse
de celle qu'on retrouve partout; elle est fixée dans la
concavité que forment, parleur rapprochement vers
la symphyse, les deux branches de la mâchoire. Dans
l'état de repos, et lorsque la bouche est fermée , l'extrémité
libre de la langue correspond à l'arrièregorge,
au devant de l'ouverture des voies aériennes ;
naais lorsque l'animal la fait sortir de la bouche, il l'allonge
considérablement et il la lance vivement comme
en la crachant par une sorte d'expuition, et il la porte
à une assez grande distance en la renversant sur ellemême,
de manière que la face inférieure devient supérieure
et réciproquement. Cette langue est enduite
d'une viscosité tenace, et lorsqu'elle s'applique sur
une proie, elle y adhère si fortement que celle-ci est
entraînée lorsqu'elle rentre dans la bouche. Là, le plus
souvent, cette proie se trouve comprimée, engluée
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