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l 5 8 ORGANISATIOî I DÈS Rii>TllBS,
^ Afin de mieux faire apprécier les eliangemens que
l'acte de la circulation éprouve dans les Reptiles, nous
allons d'abord en faire connaître le mécanisme général.
NOUS avons dit que le sang parvient au coeur PAR
les veines, qui toutes se dirigent comme un fleuve vers
cet agent d'impulsion ; il y arrive avec les matériaux
divers qui ont été puisés dans la masse des organes;
mais ce sang n'est admis que par portions mesurées,
et en quantités déterminées, dans la cavité de l'oreil'
lette qui se dilate au moment où le sang, pénétrant
dans son intérieur, force une valvule qui lui livre
ainsi passage. Aussitôt que cette oreillette est remplie,
elle se contracte, et pendant celte action comprimante
sur la dose du sang veineux, ainsi mesurée, il s'opère
deux effets : la valvule qui a servi à l'introduction se
trouve repoussée contre le cours du sang veineux, et
une autre valvule, qui s'ouvre du côté du ventricule, y
est abaissée de sorte qu'il y a une communication libre
avec l'oreillette. Bientôt cette portion de sang admise
dans le ventricule le force à se contracter à son tour,
et il se produit là également un double effet; les valvules
situées du côté de l'oreillette se trouvent soulevées
et oblitèrent complètement cette ouverture j mais
en même temps d'autres soupapes , placées à l'origine
du tronc des artères, le plus ordinairement au nombre
de trois, viennent à se soulever et à permettre au
sang de pénétrer avec violence dans le canal des artères
: celles-ci ont des parois élastiques qui se prêtent
d'abord à une légère dilatation, mais revenant bientôt
sur elles-mêmes, elles réagissent sur le sang, les trois
valvules qui lui ont livré passage se réunissent en s'appliquant
les unes contre les autres, et le sang est ainsi
forcé de cheminer par la seule voie libre qui lui reste
hÛTRITION, CIRCtJLATIOÎÎ, iS g
o u v e r t e jusqu'aux dernières extrémités ou vers la terminaison
de ces vaisseaux.
Nous avons dit que la couleur du sang contenu
d a n s le s artères était d'une teinte rouge-vif; mais cette
couleur s'altère, se ternit quand les dernières artérioles
s'abouchent dans les veinules correspondantes,
ou quand les radicules des veines pompent celte humeur
dans les organes où il s'est opéré quelque nutrition
, quelque sécrétion ; le sang est alors de couleur
bleue ou d'un rouge-brun violet, il a en effet cette
apparence quand il arrive au coeur.
Nous venons de donner une idée de ce qu'on nomme
la circulation générale ; mais chez tous les animaux
qui ont un coeur, et particulièrement dans ceux qui
ont des vertèbi-es, le sang est poussé soit en totalité,
soit en partie dans des organes spéciaux où il est soumis,
à travers les parois des vaisseaux, à l'action du
fluide gazeux ou liquide qui sert à la respiration. Là ,
comme nous le ferons connaître avec plus de détails
par la suite , le sang veineux change de nature et de
propriétés ; sa teinte devient d'un rouge plus vif ; enfin
il pi^end tous les caractères du sang artériel : c'est ce
qu'on nomme l'hématose. Ainsi modifié, il est repompé
par des veines qui se réunissent peu à peu en
branches plus grosses, pour se rendre enfin dans l'une
des oreillettes du coeur, au moins chez les animaux
qui respirent dans l'air. Ce sang alors rentre dans la
circulation générale, et il est de nouveau mis en mouvement
par la contraction du ventricule, comme
nous venons de l'exposer plus haut.
Il était nécessaire de rappeler ces généi^alités avant
de faire connaître comment la circulation s'opère dans
la classe deà Reptiles, et pour faire apprécier les mo-
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