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6 DES REPTILES
quée par la conformation presque identique, la structure
analogue et les îiabiLudes semblables dans quelques
espèces appartenant k l'une ou h l'autre de ces
classes. Le mode de circulation, par exemple, est fort
différent, puisque chez les Poissons la totalité du sang
est obligée de passer, dans un temps donné , par les
nombreuses ramifications des vaisseaux dont sont pénétrées
les lames de leurs branchies, et cependant
l'effet produit est à peu près le même ; car, soit comme
une conséquence de la moindre oxygénation du sang
par l'eau, soit à cause de la lenteur de l'impulsion
communiquée au sang par le coeur, soit par suite de
toute autre cause, la chaleur du corps est dans les
Poissons comme chez les Reptiles, constamment en
équilibre avec la température du milieu dans lequel
ces animaux sont appelés à vivre.
Il ne restera donc plus de difficultés sur la classification
des animaux qui nous occupent, quand il
faudra les comparer avec d'autres vertébrés. Nous
avons peine k croire que dans l'état actuel des connaissances
acquises en histoire naturelle, on puisse aujourd'hui
ranger les Serpens avec les Vers ou les
Annelides, comme l'a fait Klein, dans le milieu du
siècle dernier, par cela seul que leur manière de
ramper était à peu près la même; car il fut un temps
dans lequel le classement et le rapprochement des
animaux étaient déterminés par la seule analogie des
habitudes ; et beaucoup d'auteurs anciens nous ont
laissé des traces de cet arrangement systématique,
qui pouvait suffire alors, vu le petit nombre des faits
observés et la confusion qui régnait dans la science.
Maintenant tous les naturalistes sont convenus de
réunir dansia classe des Reptiles un très grand nombre
ET DE LEUR ORGAHISATION. «J
d'espèces d'animaux qui ont les caractères communs
que nous avons précédemment indiqués, mais qui cependant
peuvent se trouver distribués commodément
'pour l'étude en quatre ordres principaux, correspondant
chacun à un genre naturel dont on a modifié
le nom pour qu'il put servir à une désignation commune.
Ces genres sont ceux des Toi tues , des Lézards,
des Serpens et des Grenouilles, qui étaient en effet
à peu près les seuls que reconnaissaient les auteurs,
ainsi qu'on peut le voir encore dans les premiers ouvrages
de Linné.
Ces quatre genres principaux sont devenus les types
des ordres faciles à dénoter par des caractères précis
en très grand nombre, dont il nous suffira pour le
moment d'indiquer ceux que l'on peut mettre aisément
en opposition, et qui nous serviront à établir
la disposition méthodique d'après laquelle nous nous
proposons d'en présenter l'histoire dans le cours de
cet ouvrage.
Ainsi, les TORTUES ont l'échiné ou la colonne vertébrale
presque tout à fait au dehors d'un corps court,
le plus ordinairement ovale ou arrondi, au moins dans
la région moyenne , où toutes les pièces sont soudées
entre elles et le plus souvent avec les côtes et le sternum
, de manière que le cou qui supporte la tête et que
les pièces qui composent la queue sont seules libres
et mobiles. Les pattes sont au nombre de quatre et
munies d'ongles. Jamais les Tortues n'ont de dents
aux mâchoires ; elles ont des paupières mobiles comme
la plupart des animaux d'un ordre plus élevé dans
l'échelle des êtres. Toutes pondent des oeufs fécondés
d avance, et les petits animaux qui en proviennent
sortent de la coque calcaire qui les revêt avec les